Le maître japonais du surnaturel revisite le film noir. Efficace.
Ça commence mal, ça finit pas mieux, encore que…
Entre les deux, il se passe des choses assez normales, assez étranges aussi, assez épouvantables parfois.
Takakura (Hidetoshi Nishijima) était un bon flic, inspecteur à la PJ de Tokyo. Jusqu’à ce jour terrible où un diabolique tueur en série qu’il interrogeait tente de s’enfuir, prend une femme en otage et quand il tente de s’interposer, il est sérieusement blessé. Il se remettra de l’agression, physiquement seulement car il quitte la police.
Entre les deux, il se passe des choses assez normales, assez étranges aussi, assez épouvantables parfois.
Takakura (Hidetoshi Nishijima) était un bon flic, inspecteur à la PJ de Tokyo. Jusqu’à ce jour terrible où un diabolique tueur en série qu’il interrogeait tente de s’enfuir, prend une femme en otage et quand il tente de s’interposer, il est sérieusement blessé. Il se remettra de l’agression, physiquement seulement car il quitte la police.
Le voilà recyclé en professeur en criminologie à l’université. Changement de vie, changement d’habitation, il s’installe dans une petite maison d’une banlieue tokyoïte avec son épouse, Yasuko (Yuko Takeuchi), sympathique femme au foyer et excellente cuisinière. Le couple – c’est une tradition japonaise – toque à la porte des riverains pour faire connaissance mais se heurte à des fins de non-recevoir: chacun chez soi. Le voisin immédiat est un être étrange, pas seulement dans son inquiétant comportement. Nishino (Teruyuki Kagawa) se cache puis se montre, semble vouloir sympathiser, mais il est quand même très bizarre. Il vit avec une enfant collégienne dont il prétend être le père (elle affirmera le contraire) et une invisible épouse dont il dit qu’elle est dépressive.
A la fac, entre deux cours où il professe que la criminologie est tout sauf une science exacte, Takakura s’intéresse aux recherches d’un confrère qui pointe notamment une affaire jamais résolue: trois membres d’une même famille mystérieusement disparus dix ans auparavant, laissant seule une adolescente traumatisée qui ne veut plus se souvenir de grand chose. Flic un jour, flic toujours, il se met sur l’énigmatique histoire, d’autant qu’un ancien collègue de la PJ (pas net) enquête sur ces disparitions.
Le puzzle et ses personnages est en place: Takakura, le héros irréprochable (vraiment?), Yasuko, la fine cuisinière (comment adoucir l’amertume?), Nishino et sa face d’œuf au plat dont on va vite comprendre qu’il pourrait être mêlé aux disparitions… Très inquiétant quand c’est un voisin. Comme on l’a dit ce sera étrange et parfois épouvantable, mais aussi palpitant, horrible et… drôle.
A la fac, entre deux cours où il professe que la criminologie est tout sauf une science exacte, Takakura s’intéresse aux recherches d’un confrère qui pointe notamment une affaire jamais résolue: trois membres d’une même famille mystérieusement disparus dix ans auparavant, laissant seule une adolescente traumatisée qui ne veut plus se souvenir de grand chose. Flic un jour, flic toujours, il se met sur l’énigmatique histoire, d’autant qu’un ancien collègue de la PJ (pas net) enquête sur ces disparitions.
Le puzzle et ses personnages est en place: Takakura, le héros irréprochable (vraiment?), Yasuko, la fine cuisinière (comment adoucir l’amertume?), Nishino et sa face d’œuf au plat dont on va vite comprendre qu’il pourrait être mêlé aux disparitions… Très inquiétant quand c’est un voisin. Comme on l’a dit ce sera étrange et parfois épouvantable, mais aussi palpitant, horrible et… drôle.
Un maître japonais des ambiances
Kiyoshi Kurosawa est un cinéaste majeur du cinéma japonais moderne. Il a construit sa bonne réputation sur sa capacité à mêler suspense et surnaturel: Cure (1997), License to live (1998), Kaïro (2000), Rétribution (2007), Real (2014), Vers l’autre rive (2015), notamment. On avait également été conquis par les trois volets de son intrigante série Shokuzai (2012), beaucoup moins par le récent Le secret de la chambre noire (2016, tourné en France). Le voilà qui renoue avec le film de genre, le thriller noir, avec le bonheur de son savoir-faire qui ne s’embourbe pas dans les clichés, qui sait en faire rire aussi.
Si l’on peut regretter une trop longue première partie, quelques trous de scenarios voire quelques incohérences, on se régale du changement de rythme et de tonalités à mi-parcours qui sublime la finesse de la mise en scène de l’ensemble. Kurosawa sait installer ses ambiances, il les filme avec un génie certain, sans ficelles, sans excès d’effets visuels ni de musique pléonastique.
Ça marche. Creepy? = flippant!
Si l’on peut regretter une trop longue première partie, quelques trous de scenarios voire quelques incohérences, on se régale du changement de rythme et de tonalités à mi-parcours qui sublime la finesse de la mise en scène de l’ensemble. Kurosawa sait installer ses ambiances, il les filme avec un génie certain, sans ficelles, sans excès d’effets visuels ni de musique pléonastique.
Ça marche. Creepy? = flippant!
Creepy – Kiyoshi KUROSAWA (Japon) – 2h10
> extrait:
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