Roland Gori 🖋 À l’extrême de moi-même, toujours le besoin d’écrire …
Le confinement renvoie aux murs et aux lieux qui nous protégent, en principe, de la virose. Y sont accrochés ou, à l’entour, nous parlent ces objets qui font un univers personnel ou un amer. Quel est celui de celles et ceux qui, pour l’instant seulement, ne peuvent pas encore revenir sur le plateau Des mots de minuit ? Voici Murmure, quelques confidences de temps incertains.
Roland Gori, professeur de psychopathologie clinique à l’université d’Aix Marseille et psychanalyste.
Murmure est une carte blanche vidéo proposée aux invité-e-s aujourd’hui confiné-e-s- Des mots de minuit…
Cette capture d’écran de la maison d’édition LLL Les Liens qui Libèrent illustre à elle seule une façon de penser la société et un l’impérieux besoin d’écrire qu’il exprime parfaitement dans ce Murmure, entre compulsion, sublimation et nécessité politique.
Cette pensée est éminemment engagée, inscrite dans un humanisme premier et soucieux de la parole de l’autre mais abîmé par le libéralisme et la technologie. Roland Gori décrit les effondrements du monde, fustige le terrorisme des machines et des algorithmes, recense les risques d’une technologie fétichisée comme ceux de la religion du marché, admet la difficulté des révolutions symboliques (la psychanalyse en est un exemple) à transformer la société, milite pour les libertés publiques d’individus désespérés et tentés les populismes.
De l’actuel Président de la république il fait un personnage héroïque d’une post modernité basée sur la performance et l’efficacité.
Il est à l’origine, en 2008, de L’Appel des Appels :
« Nous, professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public, avons décidé de nous constituer en collectif national pour résister à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social.
Réunis sous le nom d’Appel des appels, nous affirmons la nécessité de nous réapproprier une liberté de parole et de pensée bafouée par une société du mépris. »
12 ans plus tard, une virose mortelle redonne à ces quelques lignes leur évidence initiale.
L’imposteur est aujourd’hui dans nos sociétés comme un poisson dans l’eau : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les fins, se fier à l’apparence et à la réputation plutôt qu’au travail et à la probité, préférer l’audience au mérite, opter pour le pragmatisme avantageux plutôt que pour le courage de la vérité, choisir l’opportunisme de l’opinion plutôt que tenir bon sur les valeurs, pratiquer l’art de l’illusion plutôt que s’émanciper par la pensée critique, s’abandonner aux fausses sécurités des procédures plutôt que se risquer à l’amour et à la création. Voilà le milieu où prospère l’imposture !
La fabrique des imposteurs. LLL.
Notre société de la norme, même travestie sous un hédonisme de masse et fardée de publicité tapageuse, fabrique des imposteurs. L’imposteur est un authentique martyr de notre environnement social, maître de l’opinion, éponge vivante des valeurs de son temps, fétichiste des modes et des formes. L’imposteur vit à crédit, au crédit de l’Autre...
▶︎ Voir sur Des mots de minuit l’Argument avec Roland Gori
Roland Gori “se bat” paradoxalement pour que l’individu reste ingouvernable! L’essayiste engagé qu’il est décortique l’absurdité des comportements humains, la vanité des jeux politiques, les manipulations de populations aspirées plus ou moins consciemment dans l’idéologie libérale, le rôle des médias engagés pour certains dans une relation naturelle, trouble, voire consanguine avec le pouvoir.
▶︎ Voir Des mots de minuit #370 avec Roland Gori, Camille Laurens, Dominique Manotti, Claude Parent et Hasna El Bacharia
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