Sur Des mots de minuit Nino Laisné et François Chaignaud: qui a peur d’Orlando?

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Une suivante qui part pour la guerre, l’archange San Miguel, une gitane andalouse sont les trois figures emblématiques de l’incertitude de genre que propose le duo Laisné/Chaignaud. Quand Laisné explore le temps et inscrit « Romances inciertos » dans l’histoire musicale, Chaignaud offre sur scène, entouré de 4 musiciens, une parfaite incarnation de cet incertain désir de l’être au plus juste…

Bien sûr, l’incertitude et le désir qu’elle sous-tend sont au cœur du propos d’un spectacle qui convoque l’exigence toujours renouvelée (échasses, pointes ou claquettes en talons aiguilles par exemple) du chanteur-danseur et la curiosité insatiable, baroque et radicale du musicien-metteur en scène. Quatre années de travail et de recherches aux sources, souvent espagnoles, des intranquillités historiques, ethnographiques ou flokloriques du genre. Nous sommes ici loin de ce qui serait un effet de mode médiatique même si le festival 2018 en fait l’un de ses ancrages. Le spectateur sort fasciné de cette proposition si sourcée et si maîtrisée de l’incertain dans laquelle Virginia Woolf est la voisine de Federico Garcia Lorca. Dans laquelle le bandonéon, le théorbe, la viole de gambe et les percussions lui laisse la place de fantasmer le questionnement induit par les  métamorphoses successives de François Chaignaud pendant ce remarquable moment de tout à la fois. 

 

« Je ne suis pas celui que vous voyez vivre
je ne le suis plus non, non, non. »
À la fois concert et récital, Romances inciertos, un autre Orlando s’articule en trois actes, à l’instar d’un souvenir d’opéra-ballet. Successivement la Doncella Guerrera, figure médiévale qui nous emmène sur les traces d’une jeune fille partie à la guerre sous les traits d’un homme, le San Miguel de Federico Garcia Lorca, archange voluptueux et objet de dévotion, et la Tarara, gitane andalouse, mystique, séductrice, portant le secret de son androgynie. Au sein d’un délicat écrin baroque, sous le regard de François Chaignaud et Nino Laisné, ces trois identités incertaines se réfléchissent dans un métissage musical et chorégraphique. Par l’épreuve du chant et de la danse, cet autre Orlando, porté par quatre musiciens (bandonéon, théorbe/guitare baroque, violes de gambe, percussions), se lance dans une forme d’épopée dont les métamorphoses incessantes n’assouvissent jamais la quête d’un idéal……. » 

© Festival Avignon

 

 

« François Chaignaud Chorégraphe, danseur, historien, chanteur… Au fil de ses apparitions sur scène, François Chaignaud, passé maître dans l’art du travestissement, s’est construit un personnage qui défie les genres et les catégorisations. Avec Cecilia Bengolea, co-fondatrice de sa compagnie, il s’empare aussi bien du hip-hop, du vocabulaire classique ou du chant lyrique pour rapprocher la danse d’autres traditions artistiques, savantes ou populaires.

Nino Laisné Jeune artiste inclassable, metteur en scène, dramaturge, arrangeur, compositeur. Son travail refuse de se cantonner à un langage, mélange les formes, comme le cinéma et la musique, et les sources historiques ou sociologiques. »
© Festival Avignon

tournée 2018:
► 8-9 septembre: Theaterfestival, Bâle (Suisse)
►10-11 octobre: Charleroi danse, Palais des Beaux-ARts (Belgique
► 26-27: Teatro Municipal do Porto (Portugal)
► 9 novembre: Opéra-Comédie, Montpellier Danse, Montpellier 
► 1er décembre: Quartz Scène nationale – Brest (France)
► 6-7 décembre: Bonlieu Scène nationale Annecy (France)
►12-15 décembre: Théâtre de Vidy, Lausanne (Suisse)
► 18-21 décembre: Chaillot — Théâtre national de la Danse, Paris

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