J’aurai pu titrer le propos : « Troll de drame ». Pas que sa lecture du « Chemin de Damas » de Strindberg fasse polémique sur le net. Mais sa double culture franco-norvégienne le rapproche de ces êtres mythologiques qui font l’adversité de l’homme et cherchent à le perdre dans ses repères sociaux ou son inconscient …
… Ainsi de cet « Andreas« , le mal nommé qui combat, sans réelle énergie, ses démons et qui erre parmi ses reflets et sa mémoire d’enfance pour se refaire un projet. Il se réincarne dans ses parts les plus sombres, espère en cette femme qui ne fait que passer dans une relation de crépuscule. Cet écrivain rejeté par tous -C’est le thème du texte autoportrait du dramaturge suédois- cherche son âme ses mots ou Dieu pour finir « seul partout« , libéré mais prisonnier. L’accueil de la pièce (jouée par Pauline Acquart, Pierre Buax, Thierry Raynaud, Nathalie Richard) a été frais à Avignon. Elle sera redonnée au Festival d’automne à Paris. Philosophie, faille, jeunesse conviennent bien à ce mot à mot de Jonathan Châtel …
Il a fondé la compagnie ELK (élan) en 2011 avec la dramaturge Sandrine Le Pors. Sa mise en scène et son théâtre privilégient l’épure et la rigueur. Il écrit aussi des scénarios pour le cinéma, la bande dessinée, et enseigne au Centre d’Études Théâtrales de l’Université Louvain-la-Neuve.