La mort d’un divin maître de l’édition… Jean Jacques Pauvert.

0
454

Parce qu’il n’avait pas 20 ans quand il a lu « Les 120 jours de Sodome » de Sade, le jeune Jean-Jacques Pauvert a basculé dans la radicalité de l’irrémédiable proposition et de « l’enfer » du marquis. C’est dans le garage, chez papa et maman, qu’il l’avait mis sous presse au sortir de la 2ème guerre mondiale en 1947. De quoi titiller la police des moeurs et la bonne morale bourgeoise.

Ce bel éditeur de 88 ans, « audacieux défenseur de la liberté, se défiant de toute censure » (dixit la ministre de la culture), avait lu Apollinaire, approché Breton, publié Sartre à 19 ans ou Histoire d’O, 10 ans plus tard, de Pauline Réage accueilli dans le « silence assourdissant » d’une France bien pensante. Mauriac en tremble encore! Ce moustachu à lunettes a toujours eu affaire a posteriori à l’interdiction des livres et à la censure que la loi française n’a pourtant jamais présentés comme telles.

En 2001, il a été l’invité, avec Aline Pailler Des mots de minuit. Il y évoquait notamment son anthologie historique de la littérature érotique.

A Jean-Jacques Pauvert, l’édition doit aussi la valorisation de Boris Vian, la publication de Breton, de Gide ou de Roussel. Bataille (Histoire de l’oeil)  lui doit une visibilité.
Dans les Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde d’Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow (publiés chez Flammmarion) ceci sur le marquis: Le marquis de sade, disséquer la dame ou derme des laquais.

« Du moment que Sade est un écrivain important, alors, il faut l’éditer! » ©Jean-Jacques Pauvert…
« Sade n’est pas un auteur érotique. Il est au-delà. » ©Jean-Jacques Pauvert…