…/… et ne peux même plus partager vraiment mes passions depuis la mort de mon grand-père André et de départ d’Imre. Mais au moins j’en suis conscient, je ne revendique aucune habileté relationnelle et ne cherche pas à me leurrer sur le caractère imaginaire de ma relation avec Sophie Sylvestre-Lachenal qui me protège du désespoir absolu…
…/… et ne peux même plus partager vraiment mes passions depuis la mort de mon grand-père André et de départ d’Imre. Mais au moins j’en suis conscient, je ne revendique aucune habileté relationnelle et ne cherche pas à me leurrer sur le caractère imaginaire de ma relation avec Sophie Sylvestre-Lachenal qui me protège du désespoir absolu…
… Je peux d’ailleurs affirmer d’expérience que l’imaginaire seul produit cet effet: le réel ne génère qu’un douloureux sentiment d’absurdité. »
Marcher droit,
tourner en rond
Emmanuel Venet
Verdier, 2016.
Emmanuel Venet est psychiatre à Lyon.
La médecine le poursuit partout, ce qui est assez normal pour un psychiatre en charge de personnes à la pathologie lourde le plus souvent. Mais aujourd’hui il voudrait enfin être lu à la seule aune de son écriture, avec son premier livre purement fictionnel, gonflé jusque dans le titre: « Rien ».
“C’est un livre qui me tient particulièrement à coeur. Je l’ai réécrit trois fois en entier, et plus de 30 fois le début avant de trouver la forme qui me semblait aboutie, pour ne pas faire un banal roman d’amour.” Une forme lointainement inspirée du roman « Oui » de Thomas Bernhard, se terminant lui aussi par son titre après une narration d’une seule coulée. Mais la comparaison s’arrête là. Autant « Oui » est le roman nerveux d’un grand dépressif, autant « Rien » est un petit bijou d’humour revenu de tout, effleurant la gravité avec une “désespérante allégresse ”.Tribune de Lyon, octobre 2013
Tribune de Lyon, octobre 2013
« Atteint du syndrome d’Asperger, l’homme qui se livre ici aime la vérité, la transparence, le scrabble, la logique, les catastrophes aériennes et Sophie Sylvestre, une camarade de lycée jamais revue depuis trente ans. Farouche ennemi des compromis dont s’accommode la socialité ordinaire, il souffre, aux funérailles de sa grand-mère, d’entendre l’officiante exagérer les vertus de la défunte. Parallèlement, il rêve de vivre avec Sophie Sylvestre un amour sans nuages ni faux-semblants, et d’écrire un Traité de criminologie domestique.
Par chance, il aime aussi la solitude. »©Verdier
Rencontre avec Emmanuel Venet (Librairie Charybde, Paris-17 janvier 2014)
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