« Fuki-no-tô » d’Aki Shimazaki, l’amie retrouvée
Aki Shimazaki publie le quatrième volet du cycle « L’ombre du chardon ». Un opuscule symbolique et délicat qui retrace l’éclosion tardive d’un amour de jeunesse.
Tout n’est que douceur dans l’univers d’Aki Shimazaki mais une douceur trompeuse qui cache de profonds séismes dont les répercussions s’étendent d’un livre à l’autre. Alors, même si chacun de ces petits joyaux peut être lu séparément, on aurait tort de se priver du plaisir procuré par la lecture du cycle en entier. Ce quatrième roman, tout comme les précédents, pourrait être résumé par cette phrase si simple en apparence et sur laquelle semble reposer l’œuvre entière de cette romancière nippone qui a choisi d’écrire en français: « La vie est imprévisible ».
Qui en effet aurait pu soupçonner que la vie d’Atsuko, mariée depuis de nombreuses années avec le même homme, mère de deux enfants, allait soudain basculer? Une vie ordinaire avec son lot de petits bonheurs et de frustrations acceptées. Un conjoint qui ne partage pas son goût pour la campagne, dont elle a dû tolérer quelques incartades pour finir par se rendre à l’évidence. Ils étaient désormais un couple « sex-less ». Un jour Atsuko décida de rédiger une petite annonce afin de trouver quelqu’un susceptible de la seconder dans son travail. Après deux refus, une troisième personne se présente en qui Atsuko reconnaît aussitôt Fukiko une amie de lycée qui eut très tôt conscience de son attirance pour les femmes.
Oscillant entre passé et présent, le roman retrace le chemin parcouru par Atsuko jusqu’à admettre son attirance pour quelqu’un du même sexe. Si l’homosexualité finit par être acceptée au Japon, elle n’est que tolérée et le plus souvent mal vécue par ceux qui se sentent responsables de bouleverser l’ordre social. « Etre homosexuel c’était scandaleux à l’époque. Maintenant des célébrités font leur coming out, avant qu’on en fasse des potins. Néanmoins ce sujet est délicat dans la vie privée », résume pudiquement l’amie d’Atsuko dont la cousine, homosexuelle, a fini par se suicider. Si la difficulté d’assumer son homosexualité dans un pays encore très ancré dans la tradition sert de toile de fond au roman, il est loin d’en constituer le cœur. « Et moi, qui suis-je? Que sais-je vraiment de moi-même? « , confesse l’amie d’Atsuko en deux phrases résumant Fuki-no-tô. Complexe et néanmoins limpide, l’œuvre d’Aki Shimazaki dit en peu de mots d’une infinie poésie l’essentiel de nos vies.
Qui en effet aurait pu soupçonner que la vie d’Atsuko, mariée depuis de nombreuses années avec le même homme, mère de deux enfants, allait soudain basculer? Une vie ordinaire avec son lot de petits bonheurs et de frustrations acceptées. Un conjoint qui ne partage pas son goût pour la campagne, dont elle a dû tolérer quelques incartades pour finir par se rendre à l’évidence. Ils étaient désormais un couple « sex-less ». Un jour Atsuko décida de rédiger une petite annonce afin de trouver quelqu’un susceptible de la seconder dans son travail. Après deux refus, une troisième personne se présente en qui Atsuko reconnaît aussitôt Fukiko une amie de lycée qui eut très tôt conscience de son attirance pour les femmes.
Oscillant entre passé et présent, le roman retrace le chemin parcouru par Atsuko jusqu’à admettre son attirance pour quelqu’un du même sexe. Si l’homosexualité finit par être acceptée au Japon, elle n’est que tolérée et le plus souvent mal vécue par ceux qui se sentent responsables de bouleverser l’ordre social. « Etre homosexuel c’était scandaleux à l’époque. Maintenant des célébrités font leur coming out, avant qu’on en fasse des potins. Néanmoins ce sujet est délicat dans la vie privée », résume pudiquement l’amie d’Atsuko dont la cousine, homosexuelle, a fini par se suicider. Si la difficulté d’assumer son homosexualité dans un pays encore très ancré dans la tradition sert de toile de fond au roman, il est loin d’en constituer le cœur. « Et moi, qui suis-je? Que sais-je vraiment de moi-même? « , confesse l’amie d’Atsuko en deux phrases résumant Fuki-no-tô. Complexe et néanmoins limpide, l’œuvre d’Aki Shimazaki dit en peu de mots d’une infinie poésie l’essentiel de nos vies.
Actes Sud – 152 pages
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