Paula & Marco : Carnets d’ailleurs #23 : Paula, back in the USA …
Parfois, nous nous posons sans autre souci que de nous balader, ce que nous avons fait récemment, Marco et moi, en parenthèse de deux missions. Un petit voyage exotique : nous avons pris quelques jours sur la côte du Maryland et de la Virginie.
En attendant, je révise ma géographie de la côte Est. A force d’écouter Back in the USA, que chantaient Chuck Berry puis Linda Ronstadt je voyais Hollywood du côté de Los Angeles. J’étais prête pour Le road movie. Las, le Hollywood que j’ai découvert est à quelques encâblures de Washington. Ce jour-là, nous allions chez un vendeur de meubles. C’est nettement moins glamour.
Ils chantaient aussi la baie de Delaware. Nous l’avons effleurée quelques jours, préférant la côte ouest de la Virginie, un peu plus au Sud, là où s’arrête l’énorme presqu’île de la Baie de Chesapeake, près de la réserve de Chincoteague. Que de jolis noms aux consonances indiennes ! A défaut de « Native people », nous avons vu des poneys sauvages, découvert un étrange crabe – le crabe fer à cheval – et marché sur des kilomètres de plage. Propre, la plage ! J’ai hésité à me mettre pieds nus jusqu’au moment où j’ai réalisé que je n’étais pas sur une plage pourrie du Golfe de Guinée.
Délaissant l’océan, nous avons folâtré à bicyclette dans une campagne entre mer et marais. Le site est idéal pour le kayak, bien moins pour les balades en vélo car la plupart des routes secondaires finissent en cul-de-sac. Des bois alternent avec de grands champs, la région semble avoir une histoire agricole : des panneaux, présentant les droits sociaux en anglais et espagnol, jouxtent les terrains; de nombreux baraquements évoquent une main d’œuvre saisonnière. Mais beaucoup trop de champs sont en jachère, et surtout, un grand nombre de maisons sont délabrées et même abandonnées, pourrissant sur pied. C’est sinistre, même sous l’éclatant soleil d’avril. Et je suis surprise, plus habituée à voir des personnes, en mal de logis, s’entasser dans des taudis, que des maisons, grandes et petites, « ownerless ». Questionnée sur ces habitations en mal d’occupants, notre logeuse nous répondit laconiquement, « l’économie est difficile, ici ».
Autre bizarrerie, les Américains adoptent des routes. J’ai beau comprendre le concept, je reste dubitative sur le pourquoi du comment.
Je dois trop afficher mes doutes lorsque je passe la Police des frontières. J’ai, pour la seconde fois, été testée à l’explosif lors de mon trajet Paris Washington. La première fois – il y a 6 ans, ma carte d’embarquement comportait un SSS, imprimé de façon aléatoire, une sorte de ticket gagnant pour une fouille complète des sacs: une dame très souriante vous passe un détecteur de poudre sur les mains, les chaussures (non, pas dans le nez !). Cette fois-ci, ma carte était exempte des trois lettres fatidiques – je vérifie toujours – mais j’ai tout de même eu le droit à la scène digne des « Experts ».
Heureusement, ce jour-là, je ne m’étais pas entraînée avec ma kalachnikov, donc pas de poudre.
Tout Nomad’s land.
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