Les Carnets d’ailleurs de Marco et Paula #121: « Blue train » with Coltrane
Paula et Marco sont sortis de leur train-train pour aller écouter du jazz live un samedi soir. Reportage.
Sauf que nous n’étions pas, samedi dernier, dans une salle des fêtes provinciales, nous étions au coeur d’Abidjan dans un lieu qui cherche à mélanger les genres, et se promeut à la fois galerie d’exposition, bar, salle de concert, restaurant, cinéma, ou boîte de nuit. Et autre, sans doute, si vous avez une idée. En tout cas, nous étions ravis d’avoir découvert un endroit à fréquenter.
Ce mois de juillet, c’est le cinquantième anniversaire de la mort de John Coltrane, et Issac Kemo était là, à « Mozaike », pour lui rendre hommage. Un défi, dans une ville qui se balance au son ivoirien du coupé décalé et autres rythmes, et, quant on est chanceux, qui fait parfois un pas de côté vers la musique mandingue, mais qui semble sourde au jazz. On va m’objecter les cinq concerts qui font l’affiche chaque année, mais je maintiens: le jazz, ici, a les allures d’une coterie.
Isaac Kemo – il est, dit une des rares mentions que l’on trouve sur le net, « le saxophoniste ivoirien le plus chargé de promesse ». Par curiosité, je suis allé fouiner pour voir ce que l’on dit d’autre de lui, et j’ai trouvé un article paru dans la Dépêche d’Abidjan, sur un concert le 26 février 2011 à Paris, dans une petite salle du 1er arrondissement; une interview datant de 2013 sur un site franco-suédois dédié à la culture « et la culture africaine en particulier »; et enfin un blog sur un concert de 2016 à Abidjan et la sortie de son premier CD, intitulé « Nessmon » – ce qui veut dire quelque chose, mais j’ai oublié quoi (NDLR: dommage!)
Voilà à peu près toute l’empreinte qu’a laissée jusqu’à ce jour, dans le monde média, ce saxophoniste doué et prometteur, après quelques 20 ans passés à jouer et composer de la musique en Côte d’Ivoire (et un peu ailleurs). Quand je l’ai rencontré après le spectacle, je lui ai demandé si il était déjà allé à New York, et il m’a répondu avec un regard presque émerveillé qu’il allait y aller pour la première fois en janvier prochain. L’ironie, c’est que New York, j’avais l’impression d’en revenir à l’instant, car pendant un peu plus de deux heures, Isaac nous avait baladé dans le monde du jazz des années soixante, nous faisant tout oublier d’Abidjan et des rythmes locaux.
Comme le secrétaire de rédaction me presse de rendre ma copie, je vais conclure en vous invitant à faire, sur la musique d’Isaac, votre propre dépaysement avec une ballade dans les quartiers d’Abidjan.
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