Au début du mois de mars, le feu des médias a été brusquement projeté sur notre lycée. Cela a amené notre classe à réfléchir au rôle des médias dans la société. Il faut dire qu’une actualité bien autrement tragique a souligné l’importance de ce sujet pour nous.
Intox. Le jeudi 3 mars, notre lycée est touché par ce qui semblerait s’avérer être une simple épidémie de gastro-entérite. Pourtant, pendant 24 heures, notre établissement se trouve dans l’œil d’un cyclone médiatique. La presse flaire un scandale sanitaire…
Hier jeudi 3 mars, j’apprends la rumeur d’une épidémie de gastro ou d’une intoxication alimentaire au lycée… Les rumeurs se concrétisent, un grand nombre de lycéens et de collégiens présentent les mêmes symptômes, plutôt inquiétant tout ça, non ? Et je dirais même étrange ! Les premières rumeurs, je les ai apprises sur Facebook… elles se poursuivent par le bouche à oreilles, les médias BFMTV, Radio 6…
Le lycée tient à nous prévenir que ce n’est rien de grave, qu’il ne faut pas paniquer mais ne pas trop divulguer non plus… Étrange… Bref, la cause est jetée sur la fontaine à eau du hall mais l’explication n’est pas crédible, car les collégiens contaminés ne viennent pas boire dans notre hall… Le seul point commun que nous avons, c’est la cantine. Résultat des analyses : ce n’est pas l’eau et ne serait donc pas la cantine mais une épidémie de gastro-entérite. Plutôt virulente comme gastro !
Aurélie G.« On nous surveille! »
Observés par l’extérieur, serions-nous surveillés de l’intérieur à notre insu ? Certains d’entre nous croient avoir découvert des caméras au lycée. Qu’est-ce que cela signifie ? On nous surveille! Ouf ! Fausse alerte ! Les caméras sont justes à l’extérieur des bâtiments et sont là pour dissuader toute intrusion… Cela nous a cependant amené à parler de la surveillance sur internet, et surtout Facebook car la plupart d’entre nous l’utilise. Certains ont directement pensé à CITIZENFOUR.Citizenfour est un film documentaire réalisé par Laura Poitras, sorti en 2014. Il traite des révélations d’Edward Snowden sur le scandale d’espionnage mondial de la NSA. Après visionnage, Coralie n’avait qu’une idée en tête qui était que tout le monde le voit :
C’est un truc que la plupart des gens ignore alors qu’on est constamment accrochés à nos smartphones sans savoir ce qu’il y a derrière.
Avant de regarder je savais déjà qu’il y avait une surveillance sur internet mais pas à ce point. Ce film est un déclic qui permet réellement de se rendre compte de l’ampleur de la surveillance. Finalement, il n’y a pas de vie privée.
Anne
Anne et Coralie tentent d’expliquer ce documentaire qui est complexe mais totalement captivant.
Je suis carrément surprise, je ne m’attendais pas à ça, ça m’empêchera pas de vivre ma vie comme avant mais c’est dérangeant de savoir ça et j’ai envie de regarder le film.
Maeva
Charlotte a la même impression. Quant à Loick…
C’est un beau sujet, passionnant, mais ça fait un peu penser aux phénomènes paranormaux, ça me passionne mais je ne le prends pas au sérieux.
Débat mouvementé sur le sujet. Orlane n’est pas d’accord, elle n’est pas choquée. Elle n’est ni pour ni contre :
Ils font ça, qu’est ce que tu veux qu’on dise? Je ne vois pas ça comme quelque chose de nuisible. Je pense que c’est une bonne protection. Je sais qu’ils captent les infos, mais ils ne vont pas aller voir mes données pour voir ce que je fais tous les jours. Ils iront me surveiller s’il y a une raison, si j’ai fait quelque chose de mal. Pour moi, grâce à ça plein de terroristes sont interceptés, certains passent entre les mailles du filet mais c’est peu par rapport à leur efficacité. Je suis prête à sacrifier ma vie privée pour plus de sécurité, pour que les gens dangereux soient interceptés.
Coralie n’est pas du même avis :
Je suis d’accord avec le fait que certaines actions terroristes peuvent être contrecarrées cependant, je pense que le terroriste bien préparé qui veut vraiment passer ne sera pas stoppé par de la simple surveillance. Par contre, nos informations, les métadonnées qui permettent de retracer nos moindre faits et gestes sont captées et stockées avec ou SANS notre accord. Et là est le problème, avoir fait ça dans notre dos révèle bien le problème que pose cette surveillance. Avec elle notre vie privée est restreinte et ainsi notre liberté d’expression.
Pour elle, un seul conseil : se méfier et regarder CITIZENFOUR!
« Papa où t’es ? » Ce débat est loin d’être abstrait. Les attentats de Bruxelles sont là pour le rappeler
Jordan et ses amis réagissent à la caricature publiée à la une de Charlie Hebdo au lendemain des attentats. Le chanteur belge, Stromae, visage attristé, entouré de membres déchiquetés a perdu son père -assassiné à coups de machette- lors du génocide rwandais en 1994. Dans ce cas précis, tous ne se sentent pas Charlie…
Moi je la trouve drôle cette caricature.
Samantha
ll y aura toujours des gens pour dire que c’est provoquant ou non. Personnellement, j’ai trouvé ça extrêmement macabre mais furieusement drôle.
Maxime
Le but d’une caricature reste de provoquer, mordre. Je la prends au second degré, même si elle peut paraitre particulièrement choquante!
Déborah
Le plus drôle est que les belges y ont répondu.
Rémi
Jordan, lui est d’un tout autre avis :
La caricature m’a choqué, je pense qu’on peut rire de tout mais là le journal provoque sans raison valable. Je pense qu’on n’aurait pas aimé voir de telles choses lors des attentats qui ont eu lieux en France. Tout le monde est Charlie ou Bataclan, on se renferme, on est triste, alors pourquoi devrions-nous nous moquer de la Belgique alors qu’ils sont en deuil ? Charlie ne s’est pas seulement moqué des attentats ou des terroristes, mais il s’est moqué du pays. Mais ce que je trouve cool, c’est la réponse de la Belgique à Charlie. Ils ont repris la caricature en se moquant de la France, car en réalité, où est passé Charlie ? Tout le monde se disait « Charlie » mais un an après, qui l’est encore réellement ? C’est donc comme ça que Charlie remercie tout le soutien que nous ont fourni les autres pays ? Mais après tout, chacun a un point de vue différent.
Profession Reporter
D’autres s’interrogent sur le traitement par les médias des attentats, en particulier Marie-Ange et Salomé qui aimeraient bien toutes les 2 intégrer une école de journalisme l’année prochaine :
Nous étions tous pendus aux lèvres des journalistes des chaînes d’infos en continu. Malheureusement, ils ont contribués à cette peur. La course à l’info, la recherche du scoop ont certainement mis en danger beaucoup de personnes et fait peur à beaucoup d’autres… Oui, nos chers médias nous mentent parfois et seraient prêts à vendre leurs mères pour écouler quelques tirages. Ils nous bricolent de fausses informations ou alors vont chercher des photos d’anciens événements sanglants et les diffusent en disant que c’est ce qui se passe à l’heure actuelle.
Comme cette photo qui date de 2011 et qui a eu lieu durant l’attentat de l’aéroport de Moscou (L’OBS). Si seulement il n’y avait que ça, on pourrait encore pardonner aux pauvres journalistes qui veulent à tout prix sortir quelque chose de jamais vu. Mais non, ils réussissent à faire pire. Le fait qu’ils diffusent les informations en continu et qu’ils filment les descentes de polices pour attraper les terroristes, met en péril les actions des forces de l’ordre. Grâce (ou à cause) aux médias, les terroristes sont prévenus comme chaque citoyen de ce qui se passe ou de ce qui va se passer, et du même coup, parviennent à s’échapper. Finalement, les médias ne cherchent pas vraiment à diffuser la vérité, mais à être les premiers.