David Grimal, un archet dissident

Grimal, une lignée. Un grand père (Pierre) latiniste spécialiste de la civilisation romaine, un père (Nicolas) égyptologue. David choisit le violon classique, sa sœur, Alexandra, c’est le saxo et le jazz.
David Grimal se forme au Conservatoire, il est vite remarqué par quelques grands noms du violon, Isaac Stern, notamment.
Son envie de répertoire ne semble pas avoir de limites. Quel musicien classique n’a pas eu ses faveurs? De nombreux compositeurs contemporains lui ont dédié des œuvres.
En 2004, il fonde Les Dissonances, un orchestre européen sans chef qui se produit régulièrement dans des concerts au profit de personnes en situation de grande précarité.
Grimal est un musicien de son époque attentif à ses dérives, si sur son Stradivarius il est tout en nuances, à la ville, il ne mâche pas ses mots.

 

Musique classique, ça sent la naphtaline. Je préfère dire musique savante. Cette musique paraît pleine de cadres et de conventions, mais au fond c’est sublime, complexe, d’une richesse inouïe. Les compositeurs du passé sont des génies. Les côtoyer, ça donne une perspective infinie à la vie. Je trouve ça très rock’n’roll, plus que des trucs officiellement rock’n’roll.

David Grimal – Les inrocks 20/12/2011

Et encore:

Les chefs sont devenus comme des superpatrons, ils passent d’un orchestre à l’autre, voyagent beaucoup, gagnent des millions. Mais c’est du marketing, il n’y a pas de travail de fond. L’enveloppe est privilégiée par rapport à l’essence. Le public marche, mais les musiciens sont malheureux. La part artistique, l’humain n’ont plus leur place dans ce système. C’est à l’image d’une dérive sociale générale qui m’insupporte. J’ai essayé de réussir, mais je n’étais pas heureux. Ça m’a révolté. La solitude du soliste marketé, ça n’a pas marché avec moi.

David Grimal – Les inrocks 20/12/2011

En 2001, il était en solo, sur le plateau de Des Mots de Minuit pour interpréter le Prélude en mi majeur de Jean-Sébastien Bach.