« Cette maudite race humaine »: Twain en finit avec notre complexe de supériorité
Darwin s’est trompé sur toute la ligne. La preuve en cinq leçons par l’un des plus grands écrivains américains.
Écrit au soir de sa vie « Cette maudite race humaine » fait partie des textes satiriques de Mark Twain et emprunte volontiers à sa verve de conférencier. « Il semblerait que je sois le dernier scientifique et théologien à n’avoir pas été entendu sur ce sujet important, à savoir si le monde a été fait pour l’homme ou non. Je sens qu’il est temps pour moi de parler », affirme l’écrivain en préambule de ces cinq textes qui démontrent avec autant de pertinence que de causticité que, contrairement à ce qu’il a toujours pensé, l’homme n’est en rien l’animal supérieur qu’il a toujours pensé être. La preuve? Il est le seul à ne rien apprendre de ses erreurs. « Le seul à recourir à la plus atroce des atrocités : la guerre ». « Le seul qui dérobe à son semblable sans défense son pays, en prend possession et l’en expulse ou le détruit « . « Le seul qui réduise en esclavage ». « Le seul animal à détenir la vraie religion, même plusieurs. (…) le seul qui aime son prochain comme lui-même et qui lui tranche la gorge si sa théologie n’est pas correcte ». Bref la liste est longue… et l’homme pas vraiment fréquentable.
Inversant la théorie Darwinienne, et s’appuyant sur des expériences prétendument personnelles totalement hilarantes, Mark Twain en arrive à la conclusion regrettable que : « nous sommes descendus et avons dégénéré depuis quelque ancêtre lointain – quelque atome microscopique baguenaudant, qui sait, sur la gigantesque surface d’une goutte d’eau – cascadant d’insecte en insecte, d’animal en animal, de reptile en reptile, tout le long de la grand-route de la pure innocence, jusqu’à atteindre le fin fond de l’évolution, que l’on nommera l’être humain ». Et comme si cela ne suffisait pas, l’auteur des Aventures de Huckelberry Finn qui connaissait bien notre pays, persiste et signe: « Plus bas que nous, rien. Rien, si ce n’est le Français ».
De là à nous faire regretter d’avoir écrit ce papier. Mais on nous accuserait en plus de chauvinisme.
Actes Sud – 80 pages
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