Une curiosité abyssale. Sans autre conséquence que de s’amuser de ce que le cinéma peut faire.
Zoom – Pedro MORELLI (Brésil) – 1h36
Résumons un début. Emma (Allison Pill) travaille dans un atelier de fabrication de poupées à usage sexuel très haut de gamme. Sans état d’âme, sans jugement pour ses clients fortunés mais solitaires, non ce qu’elle regrette c’est de ne pas avoir la poitrine plantureuse de ses modèles plastiques. Elle s’en confie à l’un de ses collègues à l’occasion de parties de jambes en l’air qu’elle lui offre.
Michelle (Mariana Ximenes) se fatigue de son métier de top model mais elle en pince pour le réalisateur qui vient de l’engager: Edward (Gael Garcia Bernal) est trop sexy, bien plus que son régulier qui la lasse.
Rien de très original? Sauf que… Accrochez-vous.
Emma, à ses heures perdues, dessine une BD qui crée de toutes pièces le personnage d’Edward selon ses fantasmes et frustrations. Comme on l’a dit, en mal de buste généreux, jalouse et vengeresse, elle lui provoque, par exemple, une diminution dramatique et humiliante de son appareil génital et le dépossède du film qu’il est en train de tourner avec Michelle. Ce qui intimide fortement l’intéressé vis-à-vis de ses conquêtes et de Michelle qui, attendez-vous à le savoir, se lance dans un essai de roman qui prend pour héroïne… Emma, elle aussi, en conséquence, fictive.
Dites-donc, qui existe vraiment, qui commande qui, dans ce dispositif qui ressemble à un serpent qui se mord la queue? Tout le monde ou personne. Qu’importe c’est le propre de la fiction de proposer telle mise en abîme, ici un rien entêtante.
L’exercice de style se prend évidemment un pied dans le tapis au final qui, par nature, était impossible à écrire. N’empêche que le réalisateur et son scénariste interrogent drôlement la narration cinématographique, y compris dans la manière. Puisque Edward est un personnage de BD dessinée par Emma, il n’apparaîtra qu’en animation, on ne sait si Gael Garcia Bernal a été modélisé dans son jeu ou juste graphiquement (et habilement) mis en cases. Comme les autres, il n’est que l’acteur d’une farce virtuelle et réfléchissante.
Tout est vrai, tout est faux, c’est l’avantage du cinéma de ne pas devoir trancher.
Michelle (Mariana Ximenes) se fatigue de son métier de top model mais elle en pince pour le réalisateur qui vient de l’engager: Edward (Gael Garcia Bernal) est trop sexy, bien plus que son régulier qui la lasse.
Rien de très original? Sauf que… Accrochez-vous.
Emma, à ses heures perdues, dessine une BD qui crée de toutes pièces le personnage d’Edward selon ses fantasmes et frustrations. Comme on l’a dit, en mal de buste généreux, jalouse et vengeresse, elle lui provoque, par exemple, une diminution dramatique et humiliante de son appareil génital et le dépossède du film qu’il est en train de tourner avec Michelle. Ce qui intimide fortement l’intéressé vis-à-vis de ses conquêtes et de Michelle qui, attendez-vous à le savoir, se lance dans un essai de roman qui prend pour héroïne… Emma, elle aussi, en conséquence, fictive.
Dites-donc, qui existe vraiment, qui commande qui, dans ce dispositif qui ressemble à un serpent qui se mord la queue? Tout le monde ou personne. Qu’importe c’est le propre de la fiction de proposer telle mise en abîme, ici un rien entêtante.
L’exercice de style se prend évidemment un pied dans le tapis au final qui, par nature, était impossible à écrire. N’empêche que le réalisateur et son scénariste interrogent drôlement la narration cinématographique, y compris dans la manière. Puisque Edward est un personnage de BD dessinée par Emma, il n’apparaîtra qu’en animation, on ne sait si Gael Garcia Bernal a été modélisé dans son jeu ou juste graphiquement (et habilement) mis en cases. Comme les autres, il n’est que l’acteur d’une farce virtuelle et réfléchissante.
Tout est vrai, tout est faux, c’est l’avantage du cinéma de ne pas devoir trancher.
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