« Ady Gasy », documentaire étonnant autant qu’effarant. Le dénuement suscite l’imagination mais n’épargne pas de la précarité. Quand le monde surproduit, à Madagascar, dans une pauvreté endémique, rien ne se perd, tout se transforme.
Ady Gasy – Lova NATENAINA (Madagascar) – 1h24
Madagascar est le 5ème pays le plus pauvre de la planète, plus de 90% de sa population vit sous le seuil de la pauvreté selon les chiffres de la Banque Mondiale. A la merci des catastrophes, naturelles ou pas, puisque politiquement c’est un chaos chronique. Envahie, colonisée, la Grande île a retrouvé une souveraineté, pour alors se vendre aux premiers prédateurs venus. Une partie de ses sous-sols, riches en minerais et diamants ont été bradés, aujourd’hui c’est sa terre qui est mise sur la marché, négociée en « locations longues durées » à la Corée du Sud, à la Chine, à l’Inde, les paysans qui la travaillent en sont alors brutalement expulsés. Il y a ceux qui empochent, ceux qui morflent.
De cette histoire mortifère, le peuple malgache s’est accoutumé, c’est en tout cas ce que veut montrer Ady Gasy (prononcer « ad’ gache »), du nom d’une expression commune là-bas: débrouillons-nous. Et il savent faire, pour survivre. Un briquet jetable ne se jette pas, il se répare et se recharge de gaz, de vieux pneus on fait de belles sandales inusables, on transforme une ampoule grillée en lampe à pétrole, des boites de conserves vides on fabrique des jouets ou des maracas dans un groupe musical (qui rythme le film) où le capodastre de la guitare est bricolé avec un crayon et de la ficelle. De l’imagination et beaucoup d’énergie. Quoi de plus simple que de fabriquer du savon noir? Faites brûler des kilomètres de buissons, recueillez la cendre, mélangez-là à une tonne d’os de zébus, c’est fait! De la fouille des décharges, on récupère des merveilles, simplement nettoyées ou transformées pour des usages inattendus. « La rationalité est un concept de blancs » déclare l’un de ces récupérateurs. On le croit en découvrant son génie de la poubelle.
Ady Gasy montre comment la galère peut générer à Madagascar, dans une fraternité sincère, l’invention de la survie, il s’agit bien de survie. En creux, le film suggère le gâchis programmé dans les pays « riches« . Optimiste, il oublie de dire que la débrouille ne suffit pas toujours: la malnutrition est commune à Madagascar, un ouragan ou une saison trop sèche, c’est la famine. Mais dans cette économie su système D, on craint de comprendre que les plus démunis seraient mieux armés pour affronter le pire: « Imaginons le pire pour qu’advienne le meilleur! » conjure un proverbe malgache…
Madagascar est le 5ème pays le plus pauvre de la planète, plus de 90% de sa population vit sous le seuil de la pauvreté selon les chiffres de la Banque Mondiale. A la merci des catastrophes, naturelles ou pas, puisque politiquement c’est un chaos chronique. Envahie, colonisée, la Grande île a retrouvé une souveraineté, pour alors se vendre aux premiers prédateurs venus. Une partie de ses sous-sols, riches en minerais et diamants ont été bradés, aujourd’hui c’est sa terre qui est mise sur la marché, négociée en « locations longues durées » à la Corée du Sud, à la Chine, à l’Inde, les paysans qui la travaillent en sont alors brutalement expulsés. Il y a ceux qui empochent, ceux qui morflent.
De cette histoire mortifère, le peuple malgache s’est accoutumé, c’est en tout cas ce que veut montrer Ady Gasy (prononcer « ad’ gache »), du nom d’une expression commune là-bas: débrouillons-nous. Et il savent faire, pour survivre. Un briquet jetable ne se jette pas, il se répare et se recharge de gaz, de vieux pneus on fait de belles sandales inusables, on transforme une ampoule grillée en lampe à pétrole, des boites de conserves vides on fabrique des jouets ou des maracas dans un groupe musical (qui rythme le film) où le capodastre de la guitare est bricolé avec un crayon et de la ficelle. De l’imagination et beaucoup d’énergie. Quoi de plus simple que de fabriquer du savon noir? Faites brûler des kilomètres de buissons, recueillez la cendre, mélangez-là à une tonne d’os de zébus, c’est fait! De la fouille des décharges, on récupère des merveilles, simplement nettoyées ou transformées pour des usages inattendus. « La rationalité est un concept de blancs » déclare l’un de ces récupérateurs. On le croit en découvrant son génie de la poubelle.
Ady Gasy montre comment la galère peut générer à Madagascar, dans une fraternité sincère, l’invention de la survie, il s’agit bien de survie. En creux, le film suggère le gâchis programmé dans les pays « riches« . Optimiste, il oublie de dire que la débrouille ne suffit pas toujours: la malnutrition est commune à Madagascar, un ouragan ou une saison trop sèche, c’est la famine. Mais dans cette économie su système D, on craint de comprendre que les plus démunis seraient mieux armés pour affronter le pire: « Imaginons le pire pour qu’advienne le meilleur! » conjure un proverbe malgache…
le dossier Ady Gasy
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Séance de rattrapage: In the Family de l’américain Patrick Wang sort en Dvd chez ED Distribution. Une approche originale et bouleversante du thème de la parentalité. Voici ce que nous en disions à la sortie du film (novembre 2014).
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