Mal vivre 50 ans dans un corps, être surnommé « Rambo » sur les terrains de guerre avant de devenir enfin celle que l’on est. Un mot pour cet « advenir »: le destin. Mathilde Daudet mêle deux voix et deux genres dans le récit qu’elle fait de sa naissance. La fiction de Cyrille Latour pose ce quelque chose de la vie après un long coma, comme l’art peint le retour de Lazare d’entre les morts
Mathilde Daudet, née Thierry Daudet était un grand reporter de guerre qui est devenu femme à 60 ans. Elle raconte son désir et son choix dans un livre: « Choisir de vivre » pour lequel nous l’avions reçue dans DMDM. Ce texte est adapté en 2018 au théâtre (Studio Hébertot) dans une mise en scène de Franck Berthier et une interprétation de Nathalie Mann.
Mathilde, arrière-petite-fille de l’auteur des Lettres de mon moulin voit le jour en 1950 dans une famille qui ne badine pas avec le séant et le bienséant. Le père (François) est médecin, catholique quasi mystique, fils de Léon Daudet (figure de l’Action française). La mère (Thérèse), ex-infirmière, élève sa troupe de quatre enfants. La vie est dirigée par la puissance paternelle, rythmée par les repas du dimanche et farandole d’ »idées assénées sans aucune discussion possible » . »Je n’ai pas envie de l’accabler, assure sa fille. Il a essayé de tout faire pour que ses enfants ne sortent pas du chemin. D’être un vrai guide moral, de nous protéger. »
Catherine Mallaval, Libération, 31janvier 2016.
Mathilde Daudet
Cyrille Latour
De Cyrille Latour, son éditeur L’Amourier propose ceci:
« Dans sa vie professionnelle, Cyrille Latour, né à Paris en 1978, rédige des critiques de cinéma (voir le site Fiches du cinéma, où vous pourrez lire son portrait chinois de cinéphile) et des dossiers de presse pour la télévision. Dans sa vie privée, il écrit.
De ma formation scientifique – à laquelle a succédé une très brève carrière d’ingénieur –, j’ai au moins retenu une règle géométrique simple : des lignes parallèles ne peuvent se croiser. Critique de cinéma, rédacteur de dossiers de presse pour la télévision, apprenti documentariste, réalisateur occasionnel de bonus DVD, musicien (bassiste pour Tim Chesley et Les Troiziks) : ma vie me fait parfois l’effet d’un empilement de strates qui s’accumulent davantage qu’elles ne se complètent. L’écriture joue là un rôle déterminant, aussi structurant que libérateur. Elle est l’activité, discrète jusqu’à la clandestinité, qui nourrit toutes les autres et s’en nourrit en retour. Elle est la dernière parallèle : celle qui croise toutes les autres.