Phrase terminale #4 : « Discount #SOLIDAIRES! »

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Le vendredi 26 février, notre classe est allée au cinéma voir le film « Discount » de Louis-Julien Petit (2015), avec l’excellentissime Corinne Masiero. « Comédie sociale à La Ken Loach », le film a été tourné dans le nord de la France. La sortie, en plein débat sur le vote de la loi travail, était de circonstance et a donné des idées à certains d’entre nous.

Sur le trajet pour aller au ciné, la rue Carnot -la rue commerçante de Berck où se trouvent toutes les boutiques- est une source d’envie, avec l’odeur qui se dégage des boulangeries. Certains ont faim, d’autres écoutent de la musique, et « The » professeur de français du lycée, toujours passionnée par ses cours (#tilalaaaa) qui trace pour aller au ciné! Sans oublier le prof d’histoire-G, toujours partant pour les sorties (#BG), qui tente maladroitement de nous prendre en photo.

 

Le trajet du cinéma est une source de discussions diverses et variées. (Dont on préfère garder le secret et l’anonymat!)

Toujours faim…

Installation dans le ciné avec nos petites habitudes; les premières derrière et les terminales devant. On se met à l’aise… silence dans la salle… le film commence. Chacun profite à sa façon. Certains rigolent, critiquent, dorment, d’autres ont toujours faim…

 

 

Musique Maestro! Les lumières s’éteignent, les conversations cessent progressivement, les rires s’étouffent, le film commence:

Discount: une bande de cinq adultes (2 femmes et 3 hommes) qui galèrent dans la vie. Les fins de mois sont difficiles, ils savent qu’ils vont être au chômage. Ils se demandent ce que va devenir leur avenir. Ils décident de changer leur destin et vont créer une épicerie solidaire pour arrondir leur fin de mois, au risque de tout perdre… Une comédie sociale poignante.

 

 

Fin du film sur une musique qui a marqué:

J’ai adoré la bande son ! La musique finale m’a emportée et mérite d’être citée.

Coralie

C’est Century de Ruddy Descieux
Je me suis même laissé aller à quelques pas de danse avec Nolwenn. Une voix qui s’envole dans les aigus, une douce symphonie portée par un air de piano se mariant bien avec elle. « Quatre petites minutes de voyage m’emportant dans les rues sombres de Baltimore, éclairées par le scintillement des étoiles ce qui clôt en beauté le film! « 

 

Arrivés à l’extérieur, les yeux sont brûlés par la lumière du soleil (oui c’est possible!). Certains sont rentrés chez eux (le ciné du vendredi annonce un peu le début du week-end), tandis que les autres rentrent au lycée d’un pas actif, toujours rythmé par « Theprofdefrançais ».

« Voler les voleurs, c’est pas du vol! »

Les discussions fusent mais cette fois-ci, plus sur les petits pains au chocolats, mais sur le film.
Les avis sont plutôt unanimes cette fois-ci.
Maëva a bien rigolé et a trouvé ça réaliste: « C’est pour moi un film du week-end, qu’on regarde pour se détendre, même si la symbolique du film est plus profonde« .
Oui, réflexion faite, le message du film est sans doute  plus profond:
« Voler les voleurs ce n’est pas du vol! », la formule prononcée par l’un des personnages a plu à Aurélie.
D’autres philosophent:

Il faut être solidaire et pas solitaire. En étant solidaire on peut faire bouger les choses. Discount est avant tout une aventure, partagée par des personnes ayant un besoin irrépressible d’être solidaires. Ce film nous amène à réfléchir sur la notion du légitime et du légal. On ne peut que voir la justice comme étant injuste ici. Comment peut-on mettre en prison des gens qui tentent juste de s’en sortir dans la vie, seuls? La solidarité commence là où la solitude s’arrête. C’est un film qui pousse à la solidarité, à regarder autour de soi et à se mobiliser.

Parler de ce film amène à évoquer d’autres films.
Anne: « Quand je vais au cinéma avec mes parents, ils ne m’emmènent pas voir les bons gros films d’actions que j’irais voir avec mes potes. J’aime bien aller au ciné avec les adultes. Pour moi le cinéma m’ouvre les yeux sur la société… Certains films nous en apprennent tellement sur le monde qui nous entoure. Le dernier film qui m’a marqué et que je conseille à tous: Demain, qui a eu le César du meilleur documentaire cette année, propose une vision pleine d’espoir pour les générations futures ».

 

« Medef partout, justice nulle part! »

Mais aussi à discuter politique, tenter de convaincre les autres et penser aux manifestations toutes proches, suscitées par la loi El Khomry.
Sébastien était à la manif du mercredi 9 mars à Boulogne:

Le mercredi 9 mars, j’suis allé en manif’ pour contester la loi Travail que le gouvernement vient de nous pondre. Après avoir essayé plusieurs fois de ramener des camarades à moi, je décide d’y aller seul. Faut croire que ne pas rater une journée de cours c’est plus important que d’avoir un travail dans l’avenir. Distribution de tracts le mardi, partage sur Facebook. Depuis l’annonce de cette loi, j’ai milité depuis un bout de temps avec un seul moteur: mes convictions. L’humain d’abord! C’est pas que du « bullshit » qu’on écrit sur des murs Facebook pour dire qu’on peut encore avoir de la compassion en 2016. L’Humain d’abord, c’est des actes, des paroles que l’on partage pour pouvoir mettre en place des actions qui bénéficieront à ceux qui sont dans le besoin. Réveil à 6h, au lieu de 7h comme à mon habitude. Thé + conviction = bonne humeur. Alex vient me chercher, on part pour Boulogne en écoutant la radio. « On ne bougera pas » dit l’autre. Je pense que si, parce qu’ici, on est pas tout seul. J’arrive à la manif, je rejoins mes copains militants, tout le monde est à l’abri. La pluie dégonflera le chiffre de manifestants par deux. 40min de blocus dans un rond-point, d’autres nous rejoignent, je me mets en avant de la manif et on est partis. Direction: le Medef. Je suis le premier de la manif… 600 personnes nous suivent. La CGT met de la musique avec le camion, fait péter des pétards dans une caisse. Sous la pluie, acharné et convaincu, j’avance toujours plus loin avec les copains. Je me sens bien ici, à manifester avec eux, à gueuler « Medef partout, justice nulle part ». Sans pour autant écrire directement l’Histoire, j’ai l’impression d’appartenir à quelque chose, à faire en sorte que mon avenir se trace dans une bonne direction. « El khomri, on en veut pas de tes conneries! » 

 

A suivre…
 
Le lycée Jan Lavezzari de Berck-sur-mer. 

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