Les bonnes histoires ont un début et une fin, et on tente au milieu un développement le plus intéressant possible. Ce sera donc la conclusion de ce blog que DMDM a hébergé, et je les en remercie, durant trente-sept semaines. Et là, c’est une autre vie qui commence. Enthousiasme intact, envie dévorante, idées à foison. Bienvenue dans la vraie vie.
Que reste-t-il? Un autre temps et des amis
Comme pour l’aventure elle-même, ce blog avait un début et une fin. La fin, c’est aujourd’hui. Trente-sept semaines dans une vie. Trente-sept semaines de portes ouvertes sur un autre monde, une autre manière de concevoir la vie.
Espérons que cette porte-là restera grande ouverte. Car ce que j’ai vu, vécu, appris, découvert durant ces trente-sept semaines n’a pas d’équivalent sur terre. Parce que la mer vous donne quelque chose de particulier et de précieux. Le temps. J’y ai souvent fait allusion au fil des semaines et cela ne cesse de se confirmer depuis notre retour.
Le temps, qu’en mer on laisse filer, celui qu’on se donne, parce qu’il n’a ni le même sens, ni la même importance que sur terre. Ce temps-là, je ne sais pas si je le retrouverai, intact, au prochain voyage, car il y en aura d’autres il ne peut en être autrement. Je ne suis pas sûre d’avoir réussi à l’apprivoiser, car depuis deux semaines il s’emballe. L’urgence est à chaque coin de rue, d’appel téléphonique, à la une des infos.
En ces périodes de fêtes, les informations justement se disputent entre pathétique vide sidéral, mais il faut bien combler le temps d’antenne, et infos similaires sans cesse ressassées auxquelles on donne une importance excessive. Rien de bien neuf là dedans.
A chercher le point final de ce blog, j’ai pensé à un recueil d’images, mais trop commun, trop facile. Puis un recueil de mots, drôle, cocasses, sérieux, cela sera fait, un peu plus tard.
Et finalement, j’ai préféré ne choisir qu’une image. Cette photo d’illustration résume pour moi à elle seule ce que furent ces mois hors du monde commun: des rencontres dans un environnement paisible où le plus important est de rire de tout, en se confrontant à d’autres cultures. Une vie où l’autre vous prend comme vous êtes, tout de suite, sans s’embarrasser d’idées toutes faites, de préjugés.
Ces gens-là que vous rencontrez, avec qui vous ne passez parfois que quelques jours, deviennent les plus importants de votre vie. Là encore, comme le temps, il va falloir les conserver, les cajoler, essayer de ne pas les perdre.
Mais ne nous y trompons pas, pour le coup, c’est identique dans la vie quotidienne. Les amis s’entretiennent ou ils s’étiolent. Nous échangeons des mails, il ne faut pas oublier d’y répondre, mais la vie nous a repris. Nos amis ont tant de choses à raconter et nous si peu. Intéressant à constater, nous brûlons sans cesse le temps et que reste-t-il le soir venu ?
Alors cette photo, je vais la garder à côté de l’image aérienne des Chagos, notre bateau solitaire sur des eaux bleues émeraude et y jeter un oeil le plus souvent possible.
Essayer de ne pas oublier, de ne pas se faire diluer, reprendre à zéro chaque fois que le quotidien nous déborde. Tellement facile à dire et si difficile à faire, pour un tas de bonnes raisons d’ailleurs, sans même compter les mauvaises.
Trente-sept semaines… Et dire que cela nous a semblé si court. Avec toutes les angoisses des transmissions, des nuits à se demander si nous allons avoir le satellite, si je serai dans les temps. Et à chaque fois le miracle accompli.
A y repenser, je constate que ce sont toujours les souvenirs les plus drôles qui prennent le dessus, on atténue les coups de gueule et de mou pour ne retenir que tous les autres. Car il y en a eu, de tout, des larmes aussi, quand la mer est plus forte, trop forte, quand le spectacle offert à nos yeux est d’une beauté à couper le souffle avec pour seul bruit celui du vent. Tous ces souvenirs là, il faut en partager certains, en ne lassant pas, tout le monde n’a pas envie de supporter votre bonheur absolu, et en garder pour soi, c’est bien pour demain.
Car demain débute aujourd’hui. Les premières questions vont commencer : « Vous voulez faire quoi maintenant »? Sacrée bonne question. J’ai droit à combien de réponses? Parce que ça va être long là, très très long…
FIN
Comme pour l’aventure elle-même, ce blog avait un début et une fin. La fin, c’est aujourd’hui. Trente-sept semaines dans une vie. Trente-sept semaines de portes ouvertes sur un autre monde, une autre manière de concevoir la vie.
Espérons que cette porte-là restera grande ouverte. Car ce que j’ai vu, vécu, appris, découvert durant ces trente-sept semaines n’a pas d’équivalent sur terre. Parce que la mer vous donne quelque chose de particulier et de précieux. Le temps. J’y ai souvent fait allusion au fil des semaines et cela ne cesse de se confirmer depuis notre retour.
Le temps, qu’en mer on laisse filer, celui qu’on se donne, parce qu’il n’a ni le même sens, ni la même importance que sur terre. Ce temps-là, je ne sais pas si je le retrouverai, intact, au prochain voyage, car il y en aura d’autres il ne peut en être autrement. Je ne suis pas sûre d’avoir réussi à l’apprivoiser, car depuis deux semaines il s’emballe. L’urgence est à chaque coin de rue, d’appel téléphonique, à la une des infos.
En ces périodes de fêtes, les informations justement se disputent entre pathétique vide sidéral, mais il faut bien combler le temps d’antenne, et infos similaires sans cesse ressassées auxquelles on donne une importance excessive. Rien de bien neuf là dedans.
A chercher le point final de ce blog, j’ai pensé à un recueil d’images, mais trop commun, trop facile. Puis un recueil de mots, drôle, cocasses, sérieux, cela sera fait, un peu plus tard.
Et finalement, j’ai préféré ne choisir qu’une image. Cette photo d’illustration résume pour moi à elle seule ce que furent ces mois hors du monde commun: des rencontres dans un environnement paisible où le plus important est de rire de tout, en se confrontant à d’autres cultures. Une vie où l’autre vous prend comme vous êtes, tout de suite, sans s’embarrasser d’idées toutes faites, de préjugés.
Ces gens-là que vous rencontrez, avec qui vous ne passez parfois que quelques jours, deviennent les plus importants de votre vie. Là encore, comme le temps, il va falloir les conserver, les cajoler, essayer de ne pas les perdre.
Mais ne nous y trompons pas, pour le coup, c’est identique dans la vie quotidienne. Les amis s’entretiennent ou ils s’étiolent. Nous échangeons des mails, il ne faut pas oublier d’y répondre, mais la vie nous a repris. Nos amis ont tant de choses à raconter et nous si peu. Intéressant à constater, nous brûlons sans cesse le temps et que reste-t-il le soir venu ?
Alors cette photo, je vais la garder à côté de l’image aérienne des Chagos, notre bateau solitaire sur des eaux bleues émeraude et y jeter un oeil le plus souvent possible.
Essayer de ne pas oublier, de ne pas se faire diluer, reprendre à zéro chaque fois que le quotidien nous déborde. Tellement facile à dire et si difficile à faire, pour un tas de bonnes raisons d’ailleurs, sans même compter les mauvaises.
Trente-sept semaines… Et dire que cela nous a semblé si court. Avec toutes les angoisses des transmissions, des nuits à se demander si nous allons avoir le satellite, si je serai dans les temps. Et à chaque fois le miracle accompli.
A y repenser, je constate que ce sont toujours les souvenirs les plus drôles qui prennent le dessus, on atténue les coups de gueule et de mou pour ne retenir que tous les autres. Car il y en a eu, de tout, des larmes aussi, quand la mer est plus forte, trop forte, quand le spectacle offert à nos yeux est d’une beauté à couper le souffle avec pour seul bruit celui du vent. Tous ces souvenirs là, il faut en partager certains, en ne lassant pas, tout le monde n’a pas envie de supporter votre bonheur absolu, et en garder pour soi, c’est bien pour demain.
Car demain débute aujourd’hui. Les premières questions vont commencer : « Vous voulez faire quoi maintenant »? Sacrée bonne question. J’ai droit à combien de réponses? Parce que ça va être long là, très très long…
FIN
Merci à Sophie Nastia Boudet pour ces 37 semaines de Mer intérieure. (NDLR)
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