Oxmo Puccino, black rap tricolore

Il est né Abdoulaye Diarra, en 1974 au Mali. A tout juste 1 an, il arrive en France, l’enfant puis l’ado cherche des repères dans les ambiances douteuses de certains quartiers de l’Est parisien où la famille s’est installée. Le Mali, il n’y retournera que 30 ans plus tard pour un concert, bien après s’être renommé Oxmo Puccino.
Le rap le séduit à 13 ans, il s’y enrôle dans des formations plus ou moins éphémères, c’est un credo même si aujourd’hui ça n’est plus une religion. En 1998, une ode à sa mère, à toutes les mères, « Mama lova » paru sur une compilation, le fait connaître. Il signe chez un grand label qui sort  « Opéra Puccino« , son premier album. Depuis, il y en a eu sept autres, jusqu’au tout récent « La voix Lactée« , et deux Victoires de la musique (2010 et 2013).
En 20 ans de carrière, le lascar a évolué vers une façon parfois plus gentleman, il a mis de la diversité et de la chanson dans son rap. Il ne s’en cache pas: il a grandi avec Renaud, Goldman, Aznavour et Brel (on le surnomme parfois Black Jack Brel). Oxmo n’aime pas trop les étiquettes, il a aussi fréquenté le jazz (Lipopette Bar, 2006, inspiré par Billie Holliday, chez Blue Note) et Lewis Carroll (Au pays d’Alice avec Ibrahim Maalouf, 2014). Si sa production s’est éloignée des standards du genre, ses fondamentaux restent les mêmes: le vivre ensemble, celui qu’il célèbre depuis toujours y compris quand il questionnait amèrement la situation des banlieues. « Si on avait écouté nos textes, beaucoup de problèmes auraient pu être abordés plus tôt. Nos paroles donnaient l’alerte, mais elles étaient entendues comme des incitations à la violence. » (Télérama – 14/11/2015)
« La vie est un beau train avec de sales wagons…« , c’est dans 365 jours, titre issu de l’album L’arme de paix. Il en donnait une version en live sur le plateau de Des Mots de Minuit en avril 2009.