Quand le documentaire, par la maîtrise de son regard et de sa forme, dit autant, il mérite la salle de cinéma. « Casse », ce n’est pas du cinéma, c’est du vrai. Il pose des questions que des fictions peinent à mettre en images. Choc réaliste.
Casse – Nadège TREBAL (France) 1h27
A Athis-Mons, banlieue parisienne, une gigantesque casse auto. Des centaines de voitures meurtries, alignées, entassées, des épaves en voie de désossement. C’est une fourmilière, des hommes s’y activent partout à démonter la pièce qui les intéresse, il y a des pros, d’autres peu expérimentés, ils apprennent car la casse est aussi un lieu d’échanges, tous ne concernent pas que la mécanique. Ainsi deux africains, les mains dans le cambouis, se racontent comment ils ont fui leurs pays, ils rigolent en racontant des histoires pourtant tragiques. Plus loin, ce sont d’autres dépeceurs qui s’activent pour extraire une bielle, un pare-brise ou un roulement à bille. Rien de technique, on ne connaîtra pas même les règles du fonctionnement de ce cannibalisme. Il y a pourtant surement quelqu’un qui, derrière son guichet, encaisse. Ce n’est pas le propos de Nadège Trébal qui n’est pas tombée dans le piège de la description d’un univers certes intrigant parce que marginal. Elle préfère montrer, sans les exhiber, ces hommes et leur corps qui s’acharnent à extraire du rebut un petit butin. On se passe de commentaire. Les images, belles mais sans esthétisme, en disent assez.
Casse est une métaphore, ces petites mains qui appartiennent le plus souvent au tiers, voire au quart-monde sont ici en train de recycler les déchets de nos sociétés riches et industrialisées dont la bagnole est souvent le symbole. Comme un avant-goût d’une apocalypse à venir, probable, où, Cormac McCarthy dans « La route » l’avait terriblement écrit, on ne survivrait plus qu’en rongeant nos restes.
A Athis-Mons, banlieue parisienne, une gigantesque casse auto. Des centaines de voitures meurtries, alignées, entassées, des épaves en voie de désossement. C’est une fourmilière, des hommes s’y activent partout à démonter la pièce qui les intéresse, il y a des pros, d’autres peu expérimentés, ils apprennent car la casse est aussi un lieu d’échanges, tous ne concernent pas que la mécanique. Ainsi deux africains, les mains dans le cambouis, se racontent comment ils ont fui leurs pays, ils rigolent en racontant des histoires pourtant tragiques. Plus loin, ce sont d’autres dépeceurs qui s’activent pour extraire une bielle, un pare-brise ou un roulement à bille. Rien de technique, on ne connaîtra pas même les règles du fonctionnement de ce cannibalisme. Il y a pourtant surement quelqu’un qui, derrière son guichet, encaisse. Ce n’est pas le propos de Nadège Trébal qui n’est pas tombée dans le piège de la description d’un univers certes intrigant parce que marginal. Elle préfère montrer, sans les exhiber, ces hommes et leur corps qui s’acharnent à extraire du rebut un petit butin. On se passe de commentaire. Les images, belles mais sans esthétisme, en disent assez.
Casse est une métaphore, ces petites mains qui appartiennent le plus souvent au tiers, voire au quart-monde sont ici en train de recycler les déchets de nos sociétés riches et industrialisées dont la bagnole est souvent le symbole. Comme un avant-goût d’une apocalypse à venir, probable, où, Cormac McCarthy dans « La route » l’avait terriblement écrit, on ne survivrait plus qu’en rongeant nos restes.
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