Photographe attelé à la construction d’un « Laboratoire de Lumière » – Une manière de nommer l’atelier que je me fabrique… Devant cette île j’ai élaboré une photo souvenir…
J’étais parti avec l’idée de faire des allers-retours toute la semaine entre le camps d’ados et Le Laboratoire, le sort en a décidé autrement. Dès le premier jour, avant même d’arriver au camp, mon gros orteil gauche a tenté de se suicider… Seul… Contre un bloc de béton qui lui plaisait… Je suis donc resté au camp avec un doigt de pied déguisé en momie.
J’ai fait quelques portraits les deux premiers jours et des images de vie quotidienne. Nous avions décidé de les mettre en ligne sur le site de l’association qui organise le séjour. Mais un problème de maintenance du site m’a m’empêché de faire ce petit truc en plus… Je rage… Finalement c’est les vacances…! Nous ferons ça à la fin du mois. Je prends le rythme du camp et accompagne la bande lors de différentes sorties alentour.
Pour cette série d’images je ne travaille qu’en format carré. Ce qui oblige mon œil à composer mes images d’une façon complètement différente. Il me manque actuellement quelques autorisations parentales pour la publication de portraits de cette joyeuse et sympathique bande. Et je ne voudrais pas faire de jaloux.
Il y a aussi des moments privilégiés à être assis au milieu d’un groupe, de pouvoir y échapper comme cette petite fille qui après avoir consciencieusement réalisé des boulettes avec la mie de pain de son sandwich tente d’apprivoiser une mouette cachée derrière le dénivelé de terrain, je la suis…
Elle repasse à coté de moi et laisse tomber les bras le long de son corps en jetant aux autres un « pourquoi elle veut pas jouer avec moi la mouette…!?« .
Comme elle je ne verrais que très peu cette mouette, juste un point blanc qui s’envole en bas à droite de l’arbre.
Durant le camp, je prends deux groupes d’ados pendant deux heures pout parler du métier de photographe et très vite leur donner un boîtier pour qu’ils s’éclatent. Le boîtier est à disposition et moi aussi. C’est Théo -qui s’était présenté à la bande avec un « salut… ben… moi, c’est Théo, j’ suis chiant!« – qui vient me chercher un soir à la tombée du soleil, pour aller faire quelques photos du soleil rouge à cette heure de la journée. Pour aller sur les rochers arrondis de cette côte où nous sommes. Nous passons quelques instants ensemble à chercher les derniers rayons rougeoyants sur les écorses des pins parasols qui entourent le campement. Je lui dit qu’il faut aller vite. Malgré mon pied qui me rappelle à l’ordre je tente de monter sur les rochers. En en cinq minutes l’appareil passe dans une autre main. Un autre œil…
J’avais pris rendez avec la lune. C’était le dernier soir, je l’ai pris au dernier moment, j’étais passé plusieurs fois à l’endroit ou l’on aperçoit l’île et j’ai vu ce petit escalier. La lune était à peine levée; je suis descendu sur la plage pour me promener et écouter la mer. J’ai fait une photo avec mon téléphone, et finalement je suis remonté chercher un petit boîtier pour faire cette photo sous la pleine lune. J’ai redescendu l’escalier de pierre. Il était maintenant parfaitement éclairé. Je trouve un rocher pour faire ma photo-souvenir le dernier soir. Je fais des poses longues pour exposer le capteur à la lumière de la lune, cela me laisse le temps d’écouter la plage, et d’attendre les quarante cinq secondes que le bruit du miroir de l’appareil photo me signale la fin de la pose. De l’escalier j’entends des voix montantes et descendantes d’une petite soirée qui s’organise autour d’un feu de camp d’ou s’échappent quelques rythmes techno. Cette image a un son. De retour au camp je parle de ma petite balade à l’équipe d’animation et leur montre l’image avec en tête l’idée de faire descendre les ados à l’endroit ou j’avais fait cette image. L’idée est lancée. Je pensais intéresser trois ou quatre personnes, mais c’est toute la bande qui se joint à moi pour faire cette balade. Nous descendons tous sur la plage par le petit escalier. Ce n’était plus le même paysage. La lune était montée, je voyais presque tout le monde à contre-jour. La lumière était maintenant sur la plage et les silhouettes étaient étirées par de longues ombres. C’était un moment particulier de partager un souvenir visuel « organisé« , en demandant à tous le monde d’écouter la plage et de regarder les nuages changer le paysage à chaque secondes.
Je me suis échappé de la meute, la lumière froide commençait à m’aveugler…
LLL. Semaine 13
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