« Je suis le genre de fille » de Nathalie Kuperman; mal de mère
Sous ses faux airs de bluette, le dernier roman de Nathalie Kuperman conte les fragilités d’une femme en mal de mère.
On pourrait prendre ce livre pour ce qu’il n’est pas. Ou tout au moins pas seulement. Juliette la cinquantaine, fraîchement séparée de son mari jongle avec ses différentes vies: son travail, sa fille de 14 ans, ses amis, mais aussi les courses, le ménage, le repassage. Bref une femme d’aujourd’hui toujours épuisée et souvent seule le soir devant sa télé. Une femme ordinaire en un mot qui a décidé de tomber le masque et de révéler ce que l’on préfère généralement taire. Construit en trente-deux chapitres désopilants, le dernier roman de Nathalie Kuperman dresse un inventaire à la Pérec de nos petites misères et lâchetés quotidiennes. Cela va de « Je suis le genre de fille qui regarde BFM TV quand un événement grave survient et qui soudain, pour détendre l’atmosphère, décide de se faire les ongles » à « Je suis le genre de fille très hypocondriaque. Rien qu’à le dire, je ressens une douleur intercostale qui m’évoque immédiatement le cancer du poumon », en passant par « Je suis le genre de fille qui ne supporte pas les phrases sur le bonheur. Je me sens très vite larguée quand on me dit qu’il faut profiter de la vie. C’est une injonction dont je ne comprends pas les sens ». Trente-deux chapitres dont la phrase initiale, sorte de gimmick rassurant qui a donné son titre au roman, lance le coup d’envoi de scènes plus drôles les unes que les autres.
Radiographie de nos ridicules et de nos faiblesses, Je suis le genre de fille pourrait se contenter d’être une comédie bien troussée sur ce que signifie être une femme aujourd’hui. Ce qui serait déjà bien. Mais il s’avère que ce singulier roman va beaucoup plus loin. Ce n’est qu’au deux tiers du livre qu’apparaît la pièce maîtresse du puzzle. Celle du trente-troisième et dernier chapitre, le seul à ne pas commencer par le gimmick attendu. Alors, entre en scène la véritable héroïne de ce livre: celle que la narratrice à plus de cinquante ans appelle encore maman qui est la véritable destinataire de ce roman aussi drôle que poignant.
Radiographie de nos ridicules et de nos faiblesses, Je suis le genre de fille pourrait se contenter d’être une comédie bien troussée sur ce que signifie être une femme aujourd’hui. Ce qui serait déjà bien. Mais il s’avère que ce singulier roman va beaucoup plus loin. Ce n’est qu’au deux tiers du livre qu’apparaît la pièce maîtresse du puzzle. Celle du trente-troisième et dernier chapitre, le seul à ne pas commencer par le gimmick attendu. Alors, entre en scène la véritable héroïne de ce livre: celle que la narratrice à plus de cinquante ans appelle encore maman qui est la véritable destinataire de ce roman aussi drôle que poignant.
Flammarion – 220 pages
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illustration de l’article: © Astrid di Crollalanza – Flammarion
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