Miguel Angel Estrella: « Ça chante et ça danse un prêtre? » #330
À l’occasion d’un « Paris-Dakar » qui envahissait encore l’Afrique de ses pétarades avant d’aller polluer l’Amérique du sud, « Des mots de minuit » préférait les chemins de traverse en allant questionner d’autres façons de faire parler du continent avec ses artistes, qu’ils écrivent, qu’ils chantent, peignent ou s’engagent dans les combats de santé publique, de réformes sociales, de désir d’avenir
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À l’occasion du Dakar Des mots de minuit :
Émission N°330 du 14 janvier 2009
Réalisation: Guy Saguez
Rédaction en chef : Rémy Roche
Journalistes: Lorenzo Ciavarini Azzi et Nathalie Mantovani
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
© Desmotsdeminuit/France2Avec Miguel Angel Estrella
et le pianiste classique François-Frédéric Guy - – Le pianiste argentin évoque son pays, sa vie et sa carrière d’interprète. Il a été péroniste et représente son pays auprès de l’Unesco. Né dans la province de Tucumán, de milieu modeste, d’une mère maîtresse d’école et d’un père poète. Péroniste et militant, il retourne en Argentine se pensant protégé par son statut de pianiste malgré la dictature militaire. Mais, il est enlevé dans l’Uruguay voisin en application de l’opération Condor, emprisonné deux ans et torturé avant d’être libéré en 1980 sous la pression internationale (Yehudi Menuhin, Henri Dutilleux, notamment).
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Quand j’étais enfant, je jouais au foot, mais mon truc, c’était la danse et le chant. J’avais une jolie voix. Nous habitions dans un petit hameau près de Tucumán, là où je suis né et dans ce patelin, un orchestre c’était impensable et un piano c’était un dinosaure. Je jouais donc de la guitare et de la flûte indienne. Ma grand-mère voulait que je sois prêtre. Je lui ai demandé si ça dansait et chantait un prêtre ?!
Miguel Angel Estrella. Des mots de minuit, janvier 2009.
Miguel Angel Estrella interprète Cancion sin verano de Julio Cortazar, les 18 et 20èmes préludes ainsi que l’étude en fa mineur opus 10 de Frédéric Chopin.
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Après un conseil de famille, ma mère m’a dit: « Mon « Petit lapin » sera pianiste mais pas maintenant. Le chef d’orchestre qui t’a entendu nous a dit que tu étais fait pour la musique mais il faut t’envoyer à Buenos-Aires avec un maître. Avant, nous voulons que tu deviennes un homme parmi les tiens et leur amour… et pas dans une ville inconnue… Ton père et moi proposons à l’adolescent que tu es un contrat. Tu as ton bac et et tes 18 ans d’abord et ensuite, pendant les cinq années suivantes, ton père et moi, tes oncles et tantes, nous metrons de côté une petite part de notre salaire pour te payer le conservatoire.
Miguel Ángel Estrella. DMDM, 2009. - L’objet qui le prolonge … Une moulure de la main de Chopin qu’il emporte dans ses déplacements. Il met ce musicien au sommet de ses références et le considère comme un compositeur populaire, en profite pour citiquer la musique de consommation et les « talibans de la rente »…
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– François-Frédéric Guy interprète le premier mouvement de La sonate au clair de lune de Ludwig Van Beethoven.
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