Franck Pavloff, écrivain et Milana, une étudiante tchéchène #218

Métis, réjouissant, radical et cosmopolite ce « Des mots de minuit ». Nous allons en Tchétchène, dans l’ex-Yougoslavie, en Iran et au Brésil. L’étudiante brave l’anonymat pour moquer Poutine; l’écrivain explore la tragédie d’une terre éclatée par les guerres; la réalisatrice femme se bat pour s’imposer dans la société patriarcale iranienne; le caricaturiste évoque l’improbable d’un pays immense

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• MANIÈRES DE VOIR :
• – Milana (née en 1980 à une soixantaine de kilomètres de Grozny) fait partie de la vingtaine d’étudiants tchéchènes qui viennent depuis 2003 étudier en France grâce à l’association Études sans frontières. Elles est l’une des rares à parler à visage découvert pour dénoncer la situation dans son pays. 
• Les Tchétchènes ont voté le 27 novembre 2005, pour la quatrième fois depuis 2003, pour élire un nouveau Parlement, ce qui donne au pays un ensemble complet d’institutions gouvernementales inféodées à l’Etat russe, après des années de conflits. Vladimir Poutine a salué ce vote comme le couronnement du rétablissement du système constitutionnel dans une région ravagée par les guerres dites de Tchéchénie. La première date de 1994. De cette année à 2000, elles auraient fait entre 100 et 300 000 victimes civiles (source ONG). 
  

  Parler d’élections libres en Tchétchénie confine au ridicule… À quoi sert de participer à des élections si l’on sait déjà qui est élu par Poutine et le Kremlin? C’est toujours comme ça!

  Milana. Des mots de minuit, 2005.

  

   

– Franck Pavloff, pour le roman Le pont de Ran-Mositar (éd. Albin Michel; prix du roman France-Télévisions) qui a pour cadre les conflits de l’ex-Yougoslavie. Il avait également signé Matin brun (Cheyne Editeur), court texte écoulé à plus d’un million d’exemplaires dénonçant l’extrémisme de droite. Franck Pavloff est né Bulgare en 1940 et renaît français quelques mois plus tard alors que son père médecin l’emmène en France.

Pour se reconstruire, ces femmes, victimes et violées, sont confrontées à la question de savoir s’il va falloir qu’elles passent par un acte qui est presque plus fort qu’elles. Faut-il qu’elles détruisent à leur tour pour pouvoir survivre? Faut-il qu’elles passent par la vengeance pour pouvoir se réapproprier leur corps? Comme dans la tragédie grecque, que fait-on de la destruction? Est-ce qu’on la garde pour soi, est-ce qu’on la crie ou est-ce qu’on va plus loin?

Franck Pavloff. Des mots de minuit, 2005.  

 

 

ACTUALITÉ CULTURELLE :

– Niki Karimi, l’actrice qui a joué dans plus de vingt films en Iran est réalisatrice d’un premier film Une nuit pour dire autre chose, autrement.

Quand vous vivez dans une société où il y a une domination de l’homme vécue et vue partout, quelles que soient les études que vous faites, en tant que femme, vous êtes empêchée d’avancer. Pour avancer, il faut faire le double d’efforts, beaucoup plus d’efforts qu’un homme. C’est ce que j’ai eu à faire comme réalisatrice!

Niki Karimi. Des mots de minuit, 2005.

 

 

– Ziraldo, caricaturiste de presse brésilien, à l’occasion du salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis. Certains de ses recueils de dessins se sont vendus à plus de 2,5 millions d’exemplaires.

Le Brésil est un pays improbable. Si c’est un pays grand comme neuf fois la France, cela veut dire que nous y avons neuf fois plus de problèmes!

Ziraldo. Des mots de minuit, 2005.

Ziraldo. Des mots de minuit, 2005.

MUSIQUE :
– Patrice Larose, guitariste et Mino Cinelu, multi-instrumentiste et chanteur pour Waruna et Flor de mi secreto 

– Salif Keïta, chanteur malien interprète Bobo

Des mots de minuit #218 

Réalisation: Pierre Desfons

Rédaction en chef : Rémy Roche

Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait

© Desmotsdeminuit/France2

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