Anna Prucnal: « Écorchée vive… parce que j’ai vécu l’Histoire! » #350. Avec Jean-Marc Borello, Michèle Lesbre, Claude Lévêque et « Caravan palace »

0
1030

Le « grand soir », concept communiste pour signifier le renversement du capitalisme et l’émergence d’une société nouvelle est désormais un lieu commun langagier.
Dans cette émission, chacun le revisite à sa façon. Le patron militant dans le social et solidaire. L’artiste à l’occasion d’un raout cuLturel. La romancière dans la convocation de la mémoire. La chanteuse dans un registre d’écorchée vive

Des mots de minuit : émission n°350 du 17 juin 2009
Réalisation : Guy Saguez
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
©desmotsdeminuit.fr/France2
 
CONVERSATION:

 

La transversalité? C’est le fait de dire que l’ensemble des moments de la vie doivent être considérés avec le même sérieux. Nous sommes en 2009, SOS a 25 ans. Si nous nous sommes intéressés à nos débuts aux soins palliatifs, c’est parce que nous n’étions pas d’accord avec la manière dont certains de nos usagers finissaient leur vie. Ils avaient été accompagnés pour certains d’entre eux dans leur toxicomanie et avaient pu contracter le VIH. C’était avant l’apparition des trithérapies. Lorsqu’il s’est agi de les accompagner vers leur fin de vie, on a jugé que la manière dont elle était traitée était indigne. On a donc mis en place les premiers services de soins palliatifs, et nous les avons étendus. L’idée de SOS est de dire que si l’individu est placé au centre du dispositif du début à la fin de son parcours, on peut améliorer les accidents de vie, les inégalités ou les injustices…

Jean-Marc Borello. DMDM, 2009.

Jean-Marc Borello
 L’économie sociale et solidaire est son cœur de métier. En 2009, il est délégué géneral et signe « SOS, contre toute attente » aux éditions Rue de l’Echiquier. En 2016, il  a rejoint  le mouvement En marche, d’Emmanuel Macron.

 

 

C’est pas « le grand soir » non! Mais ce n’est pas parce que des idées ont été trahies qu’elles ne sont pas bonnes. Pour moi, « le grand soir », c’est rester vigilente, continuer d’avoir un regard critique. Bien sûr, la situation  a changé, la société a bougé mais comment dire? … Ce n’était pas des illusions. C’était de véritables revendications. Je pense qu’il reste un tas de choses de ces années-là. Tant pis pour ceux qui les renient ou les fustigent. Je suis lucide, sans désenchantement!

Michèle Lesbre. DMDM, 2009.

 

Michèle Lesbre

La romancière , qui a commencé par écrire romans policiers ou biographies est l’auteure de « Sur le sable » aux Éditions Sabine Werspieser.

 

« L’objet qui la prolonge… » Un tampon buvard, il était toujours sur le bureau du grand-père, décoré par la grand-mère maternelle à partir de feuilles d’étain. Michèle Lesbre dit n’avoir pas eu de livres chez ses parents mais c’est chez ses grands-parents maternels qu’elle a pu découvrir Roger Martin du Gard, Gide, Jules Romains, Romain Rolland. De son grand-père, elle a appris la rêverie, la flânerie, le « beau silence de la lecture »... 

 

Le néon dans ma pratique, ce sont beaucoup de choses écrites, qui sont aussi des lieux communs du langage, un peu comme les standards que j’utilise, toujours des situations ou des objets communs du quotidien. Ces lieux communs peuvent être écrits par ma maman ou par des enfants qui ont une écriture fragile et incertaine. Ils vont produire un impact par ce qui est ainsi défini. Par exemple, « Ne prends pas froid » est le dernier néon que j’ai fait.

Claude Lévêque. DMDM, 2009.

 

Claude Lévêque
Le plasticien pour « Le grand Soir », une œuvre réalisée pour la  53ème Biennale d’Art Contemporain de Venise.

J’ai évoqué Anna dans « Le canapé rouge »... Quand on écrit, la pensée vagabonde et l’arrivée de la pensée d’Anna Prucnal est pour moi liée à un souvenir des années 70 -des années heureuses, effervescentes- et je me souviens de ses concerts dans la grande salle du Châtelet. Dans la première partie, elle descendait les marches en jean et blouson de cuir avant de porter une robe du soir à la fin du spectacle. Nous étions, avec tout un groupe, allés la voir plusieurs fois. On était complètement chavirés! Ses disques m’ont accompagnée pendant des années, encore aujourd’hui.

Michèle Lesbre, à propos d’Anna Prucnal. DMDM, 2009.

 

Anna Prucnal

La chanteuse  signe « Moi qui suis née à Varsovie » aux Éditions l’Archipel.

 

Un clou tordu.
« L’objet qui la prolonge… »  Un clou tordu parce qu’a priori, trouvé par hasard sur une scène  de théâtre régulièrement balayée, il en devient par là même un talisman… Dans ses poches, également un marron. Une pratique dans les familles polonaises: les mères glissant avant le chemin de l’école des marrons dans les poches des enfants.  
LIVE:

 

 

« Caravan palace » (musique électro et jazz manouche) interprète « Jolie coquine ».

 

Anna Prucnal interprète « Moi qui sui née à Varsovie » et « Histoire d’amour », elle est accompagnée au piano par Antoine-Marie Millier.

Anna Prucnal en sa page Facebook  

DMDM, L’Émission… 

La page facebook desmotsdeminuit.fr Abonnez-vous pour être alerté de toutes les nouvelles publications.