Faustin Linyekula, Charles Berling 🎭; Armin Arefi et Naïri Nahépétian 📚; 🎥 Maria Silva Bazzoli. 🎼 avec Demi Evans #347
Quand il s’agit d’explorer les moeurs amoureuses des Africaines et des Africains; quand la romancière et le journaliste d’origine iranienne casse dans le polar ou l’essai les clichés que véhiculent sur l’Iran les journaux de 20H et disent une société plus délurée; quand le comédien se fait documentariste d’un monument national; quand le metteur en scène travaille au Congo comme au « Français »…
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
Ce ne sont pas des comédiens qui parlent de leur relations amoureuses ou sexuelles. Ce sont des gens ordinaires qui nous disent leur histoire… Dans tous les documentaires, le réalisateur doit se poser la question de l’endroit d’où il regarde. Et là évidemment, la question était double… Nous étions des Blancs parlant une langue et une culture différentes, posant des questions sur un sujet intime. Nous avons essayé de réfléchir au dispositif cinématographiue qui pouvait nous aider à être provocateurs en même temps qu’empathiques. Nous faisons des films avec et pour les gens, par contre eux. Il y a donc plusieurs médiateurs dans le film. Le photographe, par exemple. Il permet de prendre de la distance avec l’enquête sociologique et de donner une place au geste, au delà de la parole… dans un continent où pourtant, il y a économie de démonstration corporelle quand il s’agit d’évoquer les sentiments.
Maria Silvia Bazzoli. DMDM, 2009.
Depuis tout petit, j’ai souffert de cette image d’un Iran terroriste ou diabolique; de l’amalgame fait entre le gouvernement et la population iranienne. C’est ce qui fait qu’en étant tout petit, je ne voulais pas y aller. Mes parents m’y ont forcé à 10 ans et j’ai d’abord été frappé par la chaleur des liens familiaux qui y existaient, plus qu’en France. À l’occasion d’autres voyage, j’ai été frappé par cette population qui vous appelle « mon chéri » dans la rue, qui veut se sacrifier pour vous, pour qui l’étranger est le roi du monde…. Et donc, paradoxe extrême entre cet Iran de la bombe ou d’Ahmadinejad et l’iran où garçons et filles rusent pour draguer à tous les coins de rue et où la fermeture politique n’est pas évidente tant que la critique se cantonne à la rue. Un pays, malgré les éxécutions ou les atteintes aux droits de l’homme, me semble beaucoup plus ouvert que ce que j’avais imaginé en écoutant le journal de 20H.
Armin Arefi. DMDM, 2009. »
Arefi, journaliste français d’origine iranienne, a mené durant deux ans une enquête dans le pays d’Ahmadinejad. Découvrant l’envers du décor d’une République islamique ultrarépressive, il signe « Dentelles et Tchador. La vie dans l’Iran des mollahs », aux Editions de l’aube.
Naïri Nahapétian est née en 1970 en Iran, pays qu’elle a quitté après la révolution islamique. Journaliste free-lance durant quelques années, elle a fait de nombreux reportages dans son pays d’origine. Elle signe un roman policier « Qui a tué l’ayatollah Kanuni? » aux éditions Liana Levi.
Quand je suis allée en Iran, j’ai rencontré des féministes laïques qui m’ont fait rencontrer des féministes islamiques dont l’intention est de faire changer la religion musulmane de l’intérieur. On peut ajouter que les femmes sont majoritaires dans les universités iraniennes. C’est dire la complexité des choses dans ce pays.
Naïri Nahapétian. DMDM, 2009.
Il faut toujours s’appuyer sur une vérité de soi-même pour faire les choses et pour un acteur c’est encore plus vrai. Montrez bien vos défauts et cachez bien vos vertus… Il y a en soi des tas de choses dont on a honte. L’être humain est le pire animal qui existe sur terre. Donc, je suis comme ça et quand on fait de l’art dramatique, on va chercher ça en soi. C’est une vérité humaine. Dévoiler cette intimité qui repose sur cette part inavouable, c’est faire une offrande de vérité.
Charles Berling. DMDM, 2009.
Je pense que le choix de retourner vivre à Kisangani dans le nord-est de la République démocratique du Congo et de construire un projet là-bas avec des gens locaux participe d’un rêve et d’une volonté de proposer de petites parcelles de rêve. C’est dur! On ne veut pas le cacher mais on veut continuer à dire que c’est possible au milieu des ruines reçues en héritage de nos pères… Pour ce qui est de venir à Paris, c’est m’inscrire dans une certaine histoire du théâtre, qui plus est, en faisant jouer « Bérénice » par des noirs. Nous le referons au Congo!
Faustin Linyekula. DMDM, 2009.
Le metteur en scène et choregraphe qui a fondé en 1997 avec Opiyo Okach et la danseuse Afrah Tenambergen la première compagnie de danse contemporaine au Kenya, la compagnie Gàara. présente « Bérénice » au théâtre de Gennevilliers.
« Son objet… » Une marionnette offerte par Virginie, sa compagne et qui symbolise le fantasme de tout danseur dans la possibilité qu’elle offre de toutes les positions corporelles.
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