Benoît Jacquot, Tobie Nathan, Ralf Marsault, Alain Veinstein… #393

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Le cinéaste, le psychologue et psychanalyste, le photographe et anthropologue, l’écrivain dans une conversation qui convoquent la mémoire des sources d’inspiration, l’écoute de la parole étrangère, la possibilité d’un cadre ou le souvenir d’une pratique professionnelle. Et ça « rock » en livre à coup d' »Absynthe Minded! Métis, radical, réjouissant

 

Des mots de minuit n°393 du 20 octobre 2010
Réalisation : Pierre Desfons
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production : Thérèse Lombard et Philippe Lefait
©desmotsdeminuit.fr/France2

avec 
– Le réalisateur Benoît Jacquot
– Le psychologue et psychanlayste Tobie Nathan
– le photographe Ralf Marsault
– L’écrivain et journaliste Alain Veinstein
et le groupe rock Absynthe Minded pour la musique

CONVERSATION :

Qu’est-ce que je leur laisse me demander? Je leur laisse me demander ce qu’elles veulent, au moment où elles le veulent parce que je suis là pour ça, en fait. Ma position de cinéaste veut ça… Bertolucci m’a dit un jour: « À Rome, on dit que tu es le fils naturel de Jacques Lacan et de Marguerite Duras ». Ça m’a foutu un peu les jetons…
Benoît Jacquot. Des mots de minuit, 2010.

Benoît Jacquot se considère comme un « opportuniste du cinéma » évoque le financement d’une filmographie exigeante. Son film, « Au fond des bois«  est basé sur un fait divers du 19ème siècle. Le cinéaste évoque également les rapports qu’il entretient avec ses actrices, notamment Isild Le Besco; les interviews qu’il a faites de Jacques Lacan et de Marguerite Duras; ses références cinématographiques.
À noter cette anecdote d’enfance: quand ses parents rentraient tard le soir d’une séance de cinéma, sa mère lui racontait dans le détail le film qu’ils avaient vu.
Le cinéaste, que Bertolucci considère comme le « fils naturel de Jacques Lacan et Marguerite Duras« , revient également sur « Werther« , l’opéra de Massenet qu’il avait mis en scène à l’Opéra de Paris avant de se mettre lui-même aux manettes pour en faire une captation télévisée.

J’ai écrit un texte sur des gens dont on a perdu la trace, dont on connaît seulement l’empreinte qu’ils ont laissé sur l’histoire. Je leur donne de la chair pour qu’on puisse après les commenter!
Tobie Nathan. Des mots de minuit, 2010.

Tobie Nathan est aussi diplomate (à Conakry) et écrivain. Il revient sur son parcours. Son roman Qui a tué Arlozoroff?  raconte l’histoire de ce sioniste et son assassinat.
Il a avec lui, comme objet, une montre. 

On était dans un autre monde, beaucoup plus artisanal même si l’ORTF était un empire assez vaste pour qu’on songe à le faire éclater… Mais c’était une époque où les technocrates n’avaient pas encore complètement pris le pouvoir… C’était une époque où des poètes pouvaient se retrouver à la tête de chaînes de radio.

Alain Veinstein. Des mots de minuit, 2010.

Alain Veinstein poète et intervieweur a été membre des cabinets à la présidence de l’ORTF. Dans son livre « Radio sauvage », il explique pourquoi l’interview pourrait ressortir de l’art, fait la part des choses entre un savoir suffisant sur la personne interviewée et le « trop » de connaissance pour ne pas avoir peur.

L’objet qu’il a apporté est le chronomètre dont Il a besoin pour travailler. 

Il s’agissait de faire des mises en scène toujours parce qu’à l’origine il ne s’agissait pas de faire de l’anthropologie… C’est un univers qui nous attirait et on a senti très tôt qu’on pouvait faire des images parce que quelque chose attire le regard dans ces chorégraphies des corps et des masses qui sont construits… Curieusement, ces jeunes femmes et ces jeunes hommes ne se laissaient pas facilement photographier… La pudeur des exhibitionnistes! Donc on leur a proposé des mises en scène où ils pouvaient jouer!

Ralf Marsault. Des mots de minuit, 2010.

Ralf Marsault s’intérésse à celles et ceux que la bienpensance fait marginaux. Aucune des personnes qu’il photographie ne se considère évidemment comme tel. Il les a rencontées  dans un no man’s land de Berlin. Il parle de l’origine européenne de ces jeunes, de leurs enfants qui vont à l’école et ne reproduisent pas forcément le mode de vie de leurs parents.
Comme objet, il a apporté un petit brûleur de camping… 

MUSIQUE :
– Absynthe Minded  interprète Envoi et Mood swing baby

 Des mots de minuit, la vidéothèque

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