La photographie peut être fulgurante. Comme sur cette image qui associe l’innocence et la menace.
Antoine Repessé est un drôle de bonhomme, drôle autant que sérieux dans ses projets. Ce lillois d’origine, curieux de tout, étudie d’abord les carrières du tourisme, histoire « de voir le monde« . Quand il comprend que la perspective c’est le Club Med ou assimilés, il renonce. Pour s’intéresser aux arts plastiques auxquels il sensibilise des enfants dans des ateliers initiés par la mairie d’Armentières. Parallèlement, pendant 10 ans, il tague et graffite, et photographie ses oeuvres murales. Du coup il apprend les règles de la photo, cadres et et lumières, rassemble ses images dans un premier projet. La mairie sus-nommée et « innovante » suit avec intérêt son travail et l’embauche comme photographe officiel. Le job – qui n’est pas seulement fixer le maire à son avantage dans les cérémonies – finit par le lasser, il le trouve « redondant« . A nouveau free lance, Repessé a déjà en tête son projet déchets et avec l’aide de ses collègues de la Communauté urbaine de Lille qui l’a recruté il amasse une quantité impressionnante de détritus. Au final 70 m3!
notamment:
4800 rouleaux vides de papier toilette
5000 paquets de cigarettes
1600 bouteilles plastiques
800 kg de prospectus publicitaires…
De cette montagne d’abandonnés, il construit #365 Unpacked, projet autant phénoménal, esthétique que politique, ciblant nos gâchis et nos paresses aux lourdes conséquences environnementales.
Il est d’abord distingué au Concours Sony 2016, avant d’être publié un peu partout dans le monde.
D’autres idées Antoine? Oui, aussi diverses que les déchets, toujours, comment on s’en arrange à Madagascar?, en Palestine avec des danseurs: que reste-t-il de l’espace de liberté?, ou encore, inattendu, des portraits de cyclistes dans la rue…
Un éclectisme qu’il explique modestement: « Je suis photographe parce que j’aime bien rencontrer les gens. »
→ Antoine Repessé est né en 1979. Il se détourne vite de ses études des métiers du tourisme pour s’intéresser aux arts plastiques et à la photographie en autodidacte. Son projet #365 Unpacked a été vu un peu partout dans le monde grâce à de nombreuses publications dans la presse internationale et des expositions qui se poursuivent.
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