« Kalakuta Republik »: quand Serge Aimé Coulibaly incarne l’Afrobeat

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« Un miroir aux alouettes ». L’expression vaut quand l’Europe, pour les immigrés, commence au cimetière de la Méditerranée. Quand la poudre blanche fait les fins de nuits lugubres au caravansérail nigérian de Fela Kuti, l’as de l’Afrobeat. Arrivent Coulibaly et ses six danseurs qui la transcendent dans un diable au corps qui respecte follement la musique ensorcelante du résistant de Lagos.

 

L’enjeu: se servir d’un monument africain de contre-culture tout en le respectant, le questionner en actualisant ce qu’il peut dire du monde contemporain, aboutir à une proposition artistique et à une chorégraphie en deux parties qui dit une urgence à vivre. Bien tenté! Impeccablement communicatif et réussi, d’esprit et de corps!
« Urgence à vivre »! Il y eut celle, militante, de Fela Kuti, organisée dans un faubourg de la capitale nigériane, au Shrine, boîte de nuit et d’excès, « institution » foutraque voulue comme une « Républik » indépendante où était chantée la révolte -elle valut des années de prison à son initiateur-, où l’on priait aussi.
Serge Aimé Coulibaly est, sur scène, le narrateur désenchanté de cette aventure politico-musicale.

La décadence peut être une fin en soi…

Inscription lumineuse sur le mur de scène du Cloître des Célestins

Coulibaly fait sien ce combat de résistance entamé à Lagos il y a quelques décennies dans des phases de danse continues alternant solos, duos déjantés et mouvements de groupe remarquablement harmonieux dans un strict respect de la temporalité d’un musicien qui ne supportait pas que l’on ampute ses compositions.   
La tranquillité qui est la sienne dans ce mot à mot est à la mesure des vibrations que diffuse sa mise en espace des danseurs.        

« Serge Aimé Coulibaly est né en 1972 à Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso. En 1993, sans aucune formation préalable, il intègre la compagnie Feeren dirigée par Amadou Bourou qui le distribue dans une pièce deux mois tout juste après son arrivée. Doué, il multiplie les expériences en tant que danseur et commence à créer ses premiers spectacles. En 1998, il chorégraphie la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations de football. En 2001, il rallie l’Europe où il croise la route de Nathalie Cornille à Lille et de Claude Brumachon à Nantes avant de rejoindre la Belgique et les ballets C. de la B. où il est remarqué dans Wolf d’Alain Platel et Tempus Fugit de Sidi Larbi Cherkaoui. En 2002, il fonde la compagnie Faso Danse Théâtre et chorégraphie son premier solo, Minimini. Depuis, il a créé neuf pièces parmi lesquelles A Benguer (2006), Solitude d’un Homme Intègre (2007) et Nuit blanche à Ouagadougou(2014). Regards critiques sur l’Afrique contemporaine, l’Occident et leur histoire commune, les spectacles engagés et parfois qualifiés de visionnaires de Serge Aimé Coulibaly interrogent en temps réel les espoirs de la jeunesse africaine qu’il accompagne jusque dans ses révolutions. » ©Festival Avignon

« Kalakuta Republik »
Chorégraphie de Serge Aimé Coulibaly
Avignon, Cloître des Célestins 

> en tournée 
– les 8 et 9 août 2017, Theaterfestival Boulevard, Bois-le-Duc (Pays-Bas)
– les 11 et 12 août, Tanz im August, Berlin
– du 17 au 19 août, Internationales Sommerfestival Kampnagel, Hambourg
– le 27 septembre, Les Francophonies en Limousin, Limoges
– les 3 et 4 octobre, Vooruit Arts Centre, Gand (Belgique)

– les 6 et 7 octobre, Torinodanza Festival, Turin
– le 10 octobre, Tandem Douai Arras Scène nationale, Douai

– le 15 octobre, One dance week Festival, Plovdiv (Bulgarie)

– le 18 octobre, Cultuurcentrum Brugge, Bruges
– le 21 octobre, Stadsschouwburg – Utrecht
– du 25 au 27 octobre, Onassis Cultural Centre, Athènes
– le 13 janvier 2018, La Filature Scène nationale, Mulhouse
– du 16 au 19 janvier, Le Tarmac, Paris
– le 20 janvier, La Ferme du Buisson Scène nationale de Marne-la-Vallée, Noisiel
– le 3 février, Théâtre de Cornouaille, Scène nationale de Quimper
– du 6 au 8 février, La Coursive Scène nationale, La Rochelle
– le 10 février, Le Volcan Scène nationale, Le Havre
– le 15 février, Le Manège Scène nationale, Maubeuge
– le 24 février, Stadsschouwburg, Groningue (Pays-Bas)
– le 28 février, Zuiderstrand Theater, La Haye
– les 7 et 8 mars, Théâtre de Namur (Belgique)
– le 10 mars, Rotterdamse Schouwburg, Rotterdam

– du 13 au 15 mars, La Rose des Vents, Scène nationale, Villeneuve-d’Ascq

– le 16 mars, Stuk Kunstencentrum, Louvain (Belgique)

– le 20 mars, L’Apostrophe Scène nationale Cergy-Pontoise et du Val d’Oise
– le 23 mars, Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine

– les 6 et 7 avril, Teatro Central, Séville

– le 11 avril, Teatro Alhambra, Grenade
– les 17 et 18 avril, Pôle Sud CDCN, Strasbourg
– les 12 et 13 juin, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg  

Tout Avignon sur des mots de minuit…

Les mot à mot Des mots de minuit


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