Igor Mendjisky sur « Des mots de minuit »: son adaptation du Maître et Marguerite
« Un carnaval de vie qui m’a fait voyagé » dit du livre majeur de Boulgakov celui qui en signe l’adaptation et qui montait « Hamlet » à 25 ans, à la sortie du Conservatoire. Mettre en scène un monument (critique sociale, comédie burlesque, histoire d’amour) était déjà une gageure. Les coupes nécessaires au format du off avignonnais ajoutent à la difficulté. Le diable est bien dans les détails!
Igor Mendjisky a le T-shirt signifiant (la tête de Kafka) et les nuits écourtées par ses veilles de jeune père. Dans ses racines, la Pologne et un grand-père russe. Il est comédien et metteur en scène. Il se dit grand lecteur. Aucun mal à le croire. Boulgakov était sur le chemin. Il explique ici les raisons de la fascination pour un texte et le défi qu’a constitué cette adaptation.
« Le Diable est en visite dans le monde. Et autour de Woland – c’est son nom – s’entre-tissent trois récits : l’un relate la sinistre sarabande dans laquelle Moscou, dans les années trente, se trouve entraînée ; l’autre, l’amour du Maître pour Marguerite et un troisième, l’histoire de Ponce Pilate, dont la rédaction a rendu fou ledit Maître… Dans ce monde à la fois tragique et burlesque, les chats parlent, les démons paradent et chaque figure peut comporter un redoutable envers. Juxtaposant les époques, emboîtant les récits, convoquant la tradition chrétienne et le mythe de Faust, alternant scènes réalistes et fantasmagoriques, alliant l’abject et le sublime – celui de l’amour de Marguerite -, Boulgakov constuit un univers parodique, carnavalesque. Woland, l’illusionniste, organise, pour une société sous hypnose collective, le spectacle de l’apocalypse grandiose où se déploient et l’horreur et le miracle de la vie. Le Diable a deux visages : en jouant de la réversibilité du bien et du mal, il est capable de semer la violence et l’effroi, comme de créer l’étincelle qui, dans un monde figé, donne naissance à l’amour et à la création. La liberté souveraine de l’imagination fait échec à la folie meurtrière de l’ordre imposé. »
© Théâtre de la tempête.
Le 11 • Gilgamesh Belleville 6 > 27 juillet 2018 à 19h40 Relâche le 18 juillet
11, bd Raspail – 84000 Avignon
www.11avignon.com
En tournée les 20 et 21 octobre 2018 au Studio-Théâtre d’Asnières, le 29 janvier 2019 au Théâtre de Calais, du 5 au 8 mars 2019 au Grand T – Théâtre de Loire Atlantique – Nantes, les 12 et 13 mars 2019 au Théâtre Firmin Gémier – La Piscine – Chatenay Malabry, le 22 mars 2019 au Théâtre à Châtillon
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