Matricule 071113

… Je lisais hier dans le journal de papier…
« Injures à l’encontre de la ministre de la justice, stigmatisation des populations, banalisation du FN… De dérapages en outrance, des discours racistes se libèrent. »
Ce qui peut soucier c’est que la bête va nidifier dans des comptines d’enfant de dix ans dont le surmoi en construction propre à la vie sociale s’est évidemment pris une balle dans la nuque. La gamine est entourée d’adultes ! Dans cette mécanique de l’enfant encouragée, un atelier pour constituer la horde sauvage. Pur sang. Pure race !
Ce qui peut consoler c’est la qualité de l’argumentaire* de la ministre insultée dans une morne plaine où retentit le silence assourdissant des républicains vertueux.
Ce qui peut sauver c’est d’entendre une parole Politique (oui P !) qui dit le chancre mais console le citoyen.
Ce qui peut faire écho. Huit ans après les événements, Pierre Jourde narre dans La première pierre* une guerre picrocholine –le burlesque en moins- dans un hameau reculé, perdu et aimé du cœur de la France. Lui aussi a repéré l’animal : « Tu crois voir passer, dans des wagons chargés à ras bord d’immondices, des problèmes de couleur. Oui, c’est cela : tu as remplacé ta noire par une blanche. La pigmentation de tes conjointes successives a frappé les esprits. Tu savais qu’elle pouvait constituer une curiosité, tu ignorais jusqu’à présent qu’il y avait matière à injure. »
Philippe Lefait