« J’ai aimé la vieillesse qui s’accompagne d’une certaine sagesse » dit Jim Harrison dans cette longue conversation que j’ai eue avec lui en Floride en 2003. Avant d’ajouter : « On n’a pas besoin de 5 repas par jour, 2 suffisent! » Tout se dit ici de l’appétit de vivre, de la personne et d’une oeuvre littéraire qui emporte. Jim Harrison? Oui, forcément! Parce qu’il aime ceux qu’il écrit et donne.
Avant de détruire un peuple, il faut le qualifier de sauvage…
JH citant Brecht pour parler de l’invasion américaine de l’Irak en 2003, année de cet enregistrement.
Le peu de sagesse que j’ai tirée des Indiens, c’est la même que celle que j’ai tirée de mon père qui était agronome. Tous ceux qui vivent près de la terre ont la même. Elle vient de là où l’on vit … et de la lecture.
JH, 2003. Tallahassee (Floride), 2003.
« Un excès de lucidité est le signe de la maladie ». « Quand on a cessé de boire, le monde a perdu son technicolor ».
Dostoïevski et Raymond Chandler cités par Jim Harrison.
Floride, 2003.
Le vide, c’est le lot de tous les peuples conquis ».
« Rien n’est plus absurde que la rencontre d’un enfant et d’une balle de fusil ».
Pour citer Goethe, Dieu exige un prix terrible pour notre oeuvre au point que nous devenons ce que nous écrivons… Si on sait qui sont nos frères dans la vie -à propos de Gérard Oberlé-, au bout de 200 pages je deviens ce vieillard de 75 ans que j’écris. Jack Nicholson m’a demandé après « Dalva »: « Est-ce que des seins te sont poussés? »…
Nous connaissons tous la fin de nos mémoires et c’est là qu’est la beauté de l’écriture. On est un petit dieu, avec un petit d.
