« Mrs. Hemingway » de Naomi Wood: les quatre femmes d’Ernest
Premier roman de la jeune anglaise Naomi Wood, « Mrs Hemingway », retrace la vie de l’auteur du Vieil Homme et la mer au gré de ses différents mariages mettant en lumière sa part d’ombre.
Il fallait oser s’attaquer à ce géant de la littérature américaine. Naomi Wood l’a fait. Avec intelligence et subtilité. Dessinant au fil des femmes qu’il a aimées le portrait en creux d’un homme plus fragile que sa légende ne le laisse supposer. Journaliste, écrivain, correspondant de guerre, chasseur, pêcheur, boxeur, l’homme avait plus d’une corde à son arc et plus d’une femme à ses trousses. Elles furent nombreuses à succomber. Quatre d’entre elles seulement eurent l’honneur de porter son nom.
Hadley Richardson la première fut sans doute la plus maternelle, la plus aimante. Celle qui a poussé la générosité jusqu’à inviter son amie, Pauline Pfeiffer, correspondante à Vogue, à les rejoindre à Antibes où Ernest Hemingway se repose de la rédaction de son premier roman Le soleil se lève aussi. C’était bien mal connaître son mari qui tombe sous le charme de la belle et l’épouse en 1927. Peu rancunière Hadley restera l’amie de la seconde Mrs Hemingway qui se verra elle aussi bientôt détrônée. Martha Gelhorn épouse Ernest Hemingway en 1940. Treize jours exactement après son divorce avec Pauline Pfeiffer dite Fife. Elle est jeune, belle, correspondante de guerre, écrivain elle aussi. Ensemble ils couvrent la guerre civile espagnole et c’est à elle que l’écrivain dédiera Pour qui sonne le glas. Intrépide, indépendante, la jeune femme lui ressemble trop. Et leur mariage ne tarde pas à prendre l’eau. Journaliste elle aussi la dernière Mrs Hemingway, Mary Welsh, accompagnera l’écrivain jusqu’à son suicide en 1961 dans l’Idaho.
Le témoignage des quatre femmes de l’écrivain s’accorde sur un point: sa fragilité. Hadley Richardson aura été la première à la déceler: « Elle sait qu’il doit lutter contre ses démons et la dépression (…) c’est souvent la nuit qu’il souffre le plus, qu’il entre dans un monde où rien n’a de sens. Puis vient le jour, il va bien, il est joyeux et immensément intéressé par les mots et par l’art, il s’efforce d’écrire au plus près de l’os ». Puis Martha Gelhorn « Elle sait qu’il a peur de la solitude, du caractère brutal de sa tristesse, mais il y a autre chose qu’elle ne parvient pas à nommer, et lui non plus. Il y a dans ce gouffre aussi dur que le quartz, quelque chose d’avarié ». Une fêlure que Naomi Wood suggère sans jamais s’appesantir laissant à ce géant des lettres américaines nobelisé en 1954 toute sa puissance et son mystère.
Hadley Richardson la première fut sans doute la plus maternelle, la plus aimante. Celle qui a poussé la générosité jusqu’à inviter son amie, Pauline Pfeiffer, correspondante à Vogue, à les rejoindre à Antibes où Ernest Hemingway se repose de la rédaction de son premier roman Le soleil se lève aussi. C’était bien mal connaître son mari qui tombe sous le charme de la belle et l’épouse en 1927. Peu rancunière Hadley restera l’amie de la seconde Mrs Hemingway qui se verra elle aussi bientôt détrônée. Martha Gelhorn épouse Ernest Hemingway en 1940. Treize jours exactement après son divorce avec Pauline Pfeiffer dite Fife. Elle est jeune, belle, correspondante de guerre, écrivain elle aussi. Ensemble ils couvrent la guerre civile espagnole et c’est à elle que l’écrivain dédiera Pour qui sonne le glas. Intrépide, indépendante, la jeune femme lui ressemble trop. Et leur mariage ne tarde pas à prendre l’eau. Journaliste elle aussi la dernière Mrs Hemingway, Mary Welsh, accompagnera l’écrivain jusqu’à son suicide en 1961 dans l’Idaho.
Le témoignage des quatre femmes de l’écrivain s’accorde sur un point: sa fragilité. Hadley Richardson aura été la première à la déceler: « Elle sait qu’il doit lutter contre ses démons et la dépression (…) c’est souvent la nuit qu’il souffre le plus, qu’il entre dans un monde où rien n’a de sens. Puis vient le jour, il va bien, il est joyeux et immensément intéressé par les mots et par l’art, il s’efforce d’écrire au plus près de l’os ». Puis Martha Gelhorn « Elle sait qu’il a peur de la solitude, du caractère brutal de sa tristesse, mais il y a autre chose qu’elle ne parvient pas à nommer, et lui non plus. Il y a dans ce gouffre aussi dur que le quartz, quelque chose d’avarié ». Une fêlure que Naomi Wood suggère sans jamais s’appesantir laissant à ce géant des lettres américaines nobelisé en 1954 toute sa puissance et son mystère.
Mrs Hemingway – Naomi Wood – La Table Ronde (288 pages)
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