DMDM #531. Jeanne Added et François Garcia: chanter, écrire, toréer…

0
763

A l’auteure-compositrice et interprète qui avance que « chanter -même mal- est bon pour la la santé! », le romancier François Garcia, par ailleurs médecin et ancien torero -si, si!- fait écho : »la vie ne vaut que par le prix que lui donne la mort ». Pour l’une un premier album (« Be sensational ») qui pose une belle singularité; pour l’autre, un souci de construction qui fait qualité littéraire.

Des mots de minuit N° 531 du 10 mars 2016.



Réalisation : Emi Maki

Rédaction en chef : Rémy Roche

Coordination : Marie-Odile Régnier

Edition: Alexandra Grand et Mame-Awa Nguer 

©desmotsdeminuit.fr

 
« Be sensational » est le premier album, tard venu, d’une musicienne, née à Reims. Avant ce moment qui « enchante » la critique et qui est un point de bascule sur son chemin d’artiste, Jeanne Added a mis dans son bagage et ses interrogations, le chant classique, Robert Walser ou Bérurier noir, le Conservatoire national de Paris, La Royal academy of music -elle écrit et chante en anglais-, quelques clubs de jazz où elle a su donner cette voix qui lui permet aujourd’hui de signer si personnellement une proposition rock qui pose sa singularité et son succès public.

 

La musique sert à apprivoiser les choses qu’on ne comprend pas de soi, les émotions sur lesquelles on a du mal à mettre des mots, pour qu’elles ne soient plus source d’angoisse. »

Libération/Next,, décembre/janvier 2016

Paco Lorca est le double littéraire de François Garcia mais la personnalité de ce romancier bordelais est triple. On le découvre écrivain, alors qu’il continue de soigner une patientèle à laquelle il peut aussi prescrire une homéopathie et que la passion (« La tauromachie est une drogue dure! ») qui ne l’a pas quitté lui a fait -son corps s’en souvient- rencontrer quelques toros.
 

Originaire d’Aragon, la famille paternelle du docteur François Garcia est venue se fixer, au milieu du XIXe siècle, dans le quartier Saint-Michel, lieu de regroupement de l’immigration hispanique, près du marché des Capucins. Ses parents tenaient une épicerie de produits espagnols et exotiques. Son premier roman, Jours de marché (2005), sortait de l’oubli cette communauté d’exilés dans une ville pluvieuse aux façades noircies, aux rues étroites, aux pavés gras et luisants.

J-C Raspiengeas, La Croix, 4 février 2016

J-C Raspiengeas, La Croix, 4 février 2016

Jeanne Added sort un premier album à 35 ans. François Garcia a longtemps brouillonné mais n’a publié que la cinquantaine passée. Une autre forme de maturité et de recherche qui donne à ses romans une amplitude et une musicalité dans l’enchâssement des situations, des ressentis et des dialogues qui impressionnent et rendent captifs. En la circonstance, du marais pointevin dans lequel un jeune médecin fait ses premières armes, dans une France des années 70 dont la sociologie et le giscardisme n’échappent pas à l’auteur qui sait aussi prendre avec humour les toujours bonnes distances.      
 

Je me lève à cinq heures. Je lis les classiques pour tenter de comprendre comment l’auteur emporte le lecteur. Le galop admirable de Stendhal, la familiarité de Naguib Mahfouz, la beauté des sentiments modestes chez Kundera…

La Croix, 2016.

La Croix, 2016.

François Garcia a consacré sa thèse (« La métaphore médicale chez Céline ») à Louis-Ferdinand Céline. 

Toutes les Émissions

La page facebook desmotsdeminuit.fr Abonnez-vous pour être alerté de toutes les nouvelles publications.

@desmotsdeminuit
 

Dans nos conseils quelques émissions avec les médecins écrivant, notamment Antonio Lobo-Antunes