« Le Vide prend ici un sens positif, parce qu’il est lié au Souffle; le Vide est le lieu où circule et se régénère le Souffle » (François Cheng, Cinq méditations sur la beauté, p. 74)
Avec cette canicule et ma grosse fatigue de fin d’année, je continue mes lectures zen.
La « Quatrième méditation » sur la beauté de François Cheng m’ouvre les yeux sur la cosmologie chinoise, qui est d’abord une vision de soi au sein de l’univers – exactement ce qu’il me faut pour relativiser l’importance de ma thèse.
Pour les premiers penseurs chinois, c’est le Souffle qui anime et qui relie tous les êtres en un immense réseau d’entrecroisements et d’engendrement appelé le Tao ou la Voie.
Et au sein de la Voie, le Souffle se divise en Souffle Yang, en Souffle Yin et en Souffle du Vide médian. Le Yang est la puissance active, le Yin est la douceur réceptive et le Vide médian « a le don de les entraîner dans l’interaction positive« , nous rappelle François Cheng. Chaque être vivant est plutôt marqué par le Yin ou par le Yang, mais le Vide médian sera toujours le lieu où le Souffle peut circuler et se régénérer.
Le Vide médian est donc le lieu où le Souffle assure la transformation du non-être à la beauté. Et c’est à ce jeu de « caché-manifesté » que nous habitue la méditation, par exemple avec l’exercice de la montagne qui se distingue et se cache alternativement dans les brumes célestes: Je vois la Montagne, je ne vois plus la Montagne, je vois la Montagne, je gravis la Montagne, je suis la Montagne.
Ma petite Montagne à moi, ça n’est évidemment ni le Mont Lu ni le Mont Fuji mais cette fichue rédaction de thèse qui m’attend. Je vois ma thèse, je ne vois plus ma thèse, je vois ma thèse, je gravis ma thèse, je suis ma thèse… ça marche bien aussi.
En somme jusqu’à présent, mon côté Yin l’a un peu trop emporté, en une douceur réceptive de tous les livres critiques écrits sur Proust. Il serait temps que la puissance créative du Yang prenne le dessus pour que je trouve la Voie de la rédaction.
Et dire que pendant des années, la Voie ne m’évoquait rien d’autre que le Chinois du Lotus bleu qui répète inlassablement à Tintin : « Il faut trouver la Voie et moi je l’ai trouvée… C’est très simple: Je vais vous couper la tête! »
Au fond c’est peut-être moi qui suis devenue le Chinois de Tintin : complètement folle. Heureusement que le Vide Médian des vacances arrive.
La « Quatrième méditation » sur la beauté de François Cheng m’ouvre les yeux sur la cosmologie chinoise, qui est d’abord une vision de soi au sein de l’univers – exactement ce qu’il me faut pour relativiser l’importance de ma thèse.
Pour les premiers penseurs chinois, c’est le Souffle qui anime et qui relie tous les êtres en un immense réseau d’entrecroisements et d’engendrement appelé le Tao ou la Voie.
Et au sein de la Voie, le Souffle se divise en Souffle Yang, en Souffle Yin et en Souffle du Vide médian. Le Yang est la puissance active, le Yin est la douceur réceptive et le Vide médian « a le don de les entraîner dans l’interaction positive« , nous rappelle François Cheng. Chaque être vivant est plutôt marqué par le Yin ou par le Yang, mais le Vide médian sera toujours le lieu où le Souffle peut circuler et se régénérer.
Le Vide médian est donc le lieu où le Souffle assure la transformation du non-être à la beauté. Et c’est à ce jeu de « caché-manifesté » que nous habitue la méditation, par exemple avec l’exercice de la montagne qui se distingue et se cache alternativement dans les brumes célestes: Je vois la Montagne, je ne vois plus la Montagne, je vois la Montagne, je gravis la Montagne, je suis la Montagne.
Ma petite Montagne à moi, ça n’est évidemment ni le Mont Lu ni le Mont Fuji mais cette fichue rédaction de thèse qui m’attend. Je vois ma thèse, je ne vois plus ma thèse, je vois ma thèse, je gravis ma thèse, je suis ma thèse… ça marche bien aussi.
En somme jusqu’à présent, mon côté Yin l’a un peu trop emporté, en une douceur réceptive de tous les livres critiques écrits sur Proust. Il serait temps que la puissance créative du Yang prenne le dessus pour que je trouve la Voie de la rédaction.
Et dire que pendant des années, la Voie ne m’évoquait rien d’autre que le Chinois du Lotus bleu qui répète inlassablement à Tintin : « Il faut trouver la Voie et moi je l’ai trouvée… C’est très simple: Je vais vous couper la tête! »
Au fond c’est peut-être moi qui suis devenue le Chinois de Tintin : complètement folle. Heureusement que le Vide Médian des vacances arrive.
A suivre.
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