Photographe, attelé à la construction d’un « Laboratoire de Lumière » -une manière de nommer l’atelier que je me fabrique-…
… J’ai visité un lac
J’ai quitté Le Laboratoire de Lumière pour me rendre quelques jours en centre Bretagne. C’est un article paru le 6 mai dernier dans Ouest-France qui me remet sur la route du lac. C’est un lieu qui m’attire. Un lieu autour duquel je tourne souvent en voiture ou à pieds. Un endroit que je connais, et que je cherche à découvrir encore. Que je veux voir pour le plaisir. Il ne se montre jamais dans son entier, se découvre en partie, change de couleur, ressemble parfois à une route sinueuse.
C’est le Lac. Je ne me souviens pas m’y être baigné et, de toutes façons, je préfère oublier. Je sais ce qu’il y a au fond de ce lac: j’y ai marché. Ca m’a laissé une étrange sensation. Une impression à vie!
On dit que les lacs sont « les miroirs du ciel ». Celui-ci me donne l’impression d’être un miroir sans tain ; il y a quelque chose derrière ce reflet, une présence; je le sais, je l’ai vue. Si plus jeune j’ai barboté dans ce lac, j’ai enfoui ce souvenir, à posteriori effrayant. Ce que j’ai vu m’a fait perdre toute envie d’y nager à nouveau. Et pourtant je tourne autour avec l’envie de retourner marcher au fond; de traverser à nouveau le miroir.
De l’autre coté de ce miroir, il y a des arbres, des maisons et un fleuve.
Le sol y est sec, craquelé; les maisons délabrées; les arbres sombres et rigides; l’air n’y fait pas bouger les branches. Même si il y avait du vent rien ne bougerait pour autant.
Le sol y est sec, craquelé; les maisons délabrées; les arbres sombres et rigides; l’air n’y fait pas bouger les branches. Même si il y avait du vent rien ne bougerait pour autant.
C’est en septembre 1985, que j’ai pris cette photo en n&b. C’est l’une des dix-sept écluses englouties lors de l’inondation de la vallée au moment de la mise en service du barrage dans les années 30. Le lac de Guerlédan venait d’être vidé pour l’entretien de l’édifice. Les travaux avaient duré 2 mois et je faisais partie des curieux.
C’est le plus grand lac artificiel de Bretagne: 55 millions de m3, 12 kilomètres de long et 40 mètres de profondeur au pied du barrage. Les travaux ont commencé en 1923 et sont terminés en 1930. 7 années pour engloutir une vallée et produire de l’électricité en Bretagne. 17 écluses se trouvent au fond du lac. 17 lieux de vie et de passages sur le parcours du canal de Nantes à Brest y sont noyés. C’est certainement le fait de savoir qu’il y avait de la vie à cet endroit qui me laisse cette sensation ou cette pensée: être obligé de partir de son lieu de vie pour reconstruire ailleurs.
Il sera à nouveau vidé en 2015 pour travaux. Ce sera la dernière fois. Les opérations de maintenance sont devenues subaquatiques (plongeurs et robots) depuis quelques années.
De mai à octobre 2015, plus de 3 millions de visiteurs sont attendus. Je serai au bord du lac. J’ai envie de voir ce qu’il cache encore.
Il sera à nouveau vidé en 2015 pour travaux. Ce sera la dernière fois. Les opérations de maintenance sont devenues subaquatiques (plongeurs et robots) depuis quelques années.
De mai à octobre 2015, plus de 3 millions de visiteurs sont attendus. Je serai au bord du lac. J’ai envie de voir ce qu’il cache encore.
LLL. Semaine 4.
À suivre.
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