Albane Gellé, Jean Rouaud, Ariane Dubillard: TNP, « Les langagières 2018 » #1
Le TNP offre de faire vivre pendant quinze jours à Villeurbanne « la langue dans tous ses états ». Il est ici question de passion, de fête et d’appétit comme le dit le programme imaginé par Christian Schiaretti et Jean-Pierre Siméon. Ces deux combattants du verbe et de sa poésie, leur équipe permettent à « Des mots de minuit » -la bien nommée dans « Les langagières »- d’y poser caméras et micros
… pour une série de quatre émissions.
« Les Langagières », Des mots de minuit, #563 du 24 mai 2018
Réalisation: Pascal Stelletta
Les équipes du TNP
Rédaction en chef: Rémy Roche
Montage: Amandine Stelletta
Coordination: Marie-Odile Régnier
Direction: Philippe Lefait
© desmotsdeminuit.fr
Conversation :
Avec la poète Albane Gellé, l’auteur Jean Rouaud, la chanteuse et comédienne Ariane Dubillard…
Les Langagières. Que sont-elles ? Pas vraiment un festival avec ce que cela comporte de programmation ostentatoire et de tentation consumériste. C’est d’abord l’occasion pour nous de manifester la place centrale de la langue dans la maison du théâtre, en l’accordant au diapason du poème.
Voilà l’enjeu : offrir au public le plus large la chance d’éprouver, à la faveur de rencontres variées et imprévues, de formes simples et mobiles, le plaisir et la surprise de la langue saisie dans tous ses états.
Si au premier chef sont convoqués les poètes, artisans obstinés de l’aventure langagière, carte blanche est donnée simultanément à tous ceux, comédiens, chanteurs, rêveurs de langue en tous genres, qui investissent le champ infini du rythme, des sens, des cadences et des formes. Les Langagières sollicitent, hors du cérémonial grandiloquent et de la mise en scène explicative, les registres les plus divers. Quoi qu’il en soit, c’est la langue qui fait spectacle. Une formule qui est aussi un mot d’ordre.Jean-Pierre Siméon. « Les langagières » 2018.
« Née en 1971 à Guérande, vit dans les environs de Saumur où elle a créé « Petits chevaux et compagnie », pour partager son lien avec le cheval. Elle continue également de se déplacer pour des lectures-rencontres et accompagne toujours Patrick Cahuzac dans la librairie Le livre à venir à Saumur. Outre des titres parus au Dé bleu, chez Inventaire/Invention, aux éditions du Seuil ou de La Dragonne, a publié à Cheyne Je te nous aime (collection grise, 2004, cinquième édition 2015) et Si je suis de ce monde(collection Verte, 2012). » © Cheyne
Jean Rouaud (chante « Hobo et chemineau »)
« L’homme est le seul être mal dans sa peau, et aussi le seul qui en change par le vêtement. Cette faculté lui donne un formidable pouvoir, et aussi la rage de dépendre de l’autre. Les déguisements, les fourrures, les plumes, autant de manières d’entrer dans le corps de l’animal. Une manière aussi de prendre son énergie, car l’animal est l’incarnation de puissances supérieures. Il faut voir la permanence de ces éléments dans des sociétés plus tardives. Nous avons gardé les images, mais perdu le fil – ce fil qui remonte jusqu’à Chauvet. »
C’est mon père qui m’a nommée Ariane. Et de même qu’Ariane, dans la mythologie, possède le fil de la vie et de la mort, je me suis toujours plus ou moins sentie gardienne de son existence.
J’ai été élevée, de façon très originale, par cet homme tendre et tourmenté, jusqu’à mes 6 ans, dans une clinique de fous, d’abord. « Ouh ! la la, on ne dit pas les fous ! Ni même les schizophrènes. Nommer ainsi des gens si différents, c’est les réunir sans leur consentement, une prison… »
Quand il devint obligatoire que j’aille à l’école, il me mit en pension chez mes grands-mères. L’une était pauvre, athée,communiste et très stricte, l’autre catholique, gaulliste, complètement foutraque et libertaire. Quel avantage considérable pour la suite de mon existence, pensais-je alors ! Comme j’ai de la chance ! Formule magique qui accompagna toute mon enfance, à la manière d’un mantra secret… » Rien qu’une histoire d’amour et d’errance, qui, nous l’espérons, saura vous donner autant de plaisir que nous en prenons à la raconter…Ariane Dubillard
Ariane Dubillard
MA CHANSON DE ROLAND
Texte, jeu, chant: Ariane Dubillard
Textes des chansons, extraits de correspondance: Roland Dubillard
Mise en scène: Virginie Lemoine
Accordéon et musiques additionnelles : Sébastien Debard
Création Lumière : Jean Ridereau
Textes des chansons : Roland Dubillard
Musiques : Isabelle Serrand, Joël Cartigny, Michel Arbatz, Bach, Mozart…
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