Dans une académie américaine de danse, si ce qui s’y voit est souvent beau, ce qui s’y entend est trop souvent prévisible! Nous avons été chercher ce qu’il y a de plus loin de l’univers musical de ces deux danseurs américains, pour en faire ressortir une proximité neuve. L’Iran classique et sa subtile architecture rythmique nous a paru, à notre grand étonnement, le complice sonore parfait!
des danseurs du URBAN DANCE CAMP (USA) et de la musIque classique iranienne du musicien Mohammad Reza Shadjarian avec le thème intitulé: « Tchar Mezrab ».
INTENTIONS:
Ce n’est pas un montage. Je ne monte pas. J’enlève la bande son d’une choregraphie, et expérimente une transformation de la même danse mais avec une autre musique choisie dans ma mémoire de musicien.
Je ne rajoute pas de plans.
Je ne triche pas.
Pour les marier, je ne change jamais les vitesses du son ou de l’image. J’organise juste une rencontre autre.
Je suis un cueilleur d’images, patient et boulimique, qui cherche et collectionne de la danse, tout autour du monde, et puis j’invente pour elle des musiques buissonnières que les corps et les pas n’attendaient pas .
Des fois, ce sont les images d’un mariage qui m’inspirent, ou un ballet, c’est un groupe folklorique, ou une classe de danse aux antipodes… Cela pourrait être vous…
La musique ne venant que de ma mémoire, elle doit s’imposer d’abord à moi sur une danse muette. C’est la danse qui appelle une autre musique.
C’est parfois immédiat, parfois cela me coûte des jours et des nuits. Mais quand la rencontre se fait, c’est une illumination, une évidence joyeuse et émouvante.
Ça tient alors plus de l’alchimie et de la loterie que de la réalisation vidéo;
C’est la mise en scène d’une rencontre jamais pensée, entre ce que l’on voit et ce que l’on entend.
Tout autour du monde. Pour brouiller les pistes et pour voir.
Souterrainement, secrètement, une chorégraphie vient de rencontrer une musique qui ne l’attendait pas.
Je ne choisis pas en fonction de la célébrité, ni de la performance. Beaucoup de danseurs sont ici amateurs; mais pas que.
C’est aussi vous qui dansez sur la plage ou au mariage d’un cousin.
La règle est limpide et incontournable:
Les éléments sonore et visuel doivent avoir « magiquement » les même structures, les même blocs et les même relances et ce jusqu’au bout.
Au niveau des probabilités, cela ne peut normalement marcher que quelques secondes, puis dérailler, s’éloigner l’un de l’autre, on connaît tous ça. Et bien ici les probabilités ont tort;
C’est une expérience où le hasard a peut-être son mot à dire? Mais pas sûr; énigme!
C’est une aventure où la magie l’humour et l’émerveillement sont convoqués et seuls comptent comme récompenses.
Parce que l’art est un jeu, du tour de passe-passe doit naître un autre sens, une beauté inattendue, et qui sait, une nouvelle manière, improbable et inédite de danser, non pas SUR, mais AVEC la musique.
Et si tout autour du monde, malgré nos chauvinismes, nos œillères, nos peurs de l’inconnu, nos habitudes culturelles, nous avions sous nos yeux l’evidence que tout autour du monde, nous avons tous la même manière de danser… différemment.
Cela s’appelle corresponDANSE, et c’est une production Des mots de minuit.
Un numéro mis en ligne TOUS LES DIMANCHES SOIR 22H27!
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