« L’incandescente » de Claudie Hunzinger 📚 : portrait d’une ardente…
L’auteur de « La langue des oiseaux » glisse ses pas dans ceux de sa mère et célèbre la puissance des amours adolescentes.
Ce pourrait être un livre grave et désespéré. C’est le plus poétique et le plus lumineux de cette rentrée. Deux jeunes filles Emma et Marcelle s’aiment d’amour fou. Nous sommes en 1927. Chacune a la passion des livres et caresse le rêve secret d’en écrire un jour. Aucune des deux n’y parviendra. La belle Emma prendra le chemin de l’enseignement. Marcelle celui du sanatorium. Elles s’écriront pourtant. Des lettres ardentes, poétiques, insolentes. Sans savoir que la narratrice, qui n’est autre que la fille d’Emma, finira par en faire un roman.
La véritable héroïne de ce livre, c’est Marcelle, à laquelle s’identifie la narratrice qui, enfant, fut elle aussi délaissée par la belle Emma. L’indépendante Emma. Celle qui a préféré les livres à l’amour et dont Marcelle attend les lettres toujours plus rare au fil des mois. « Marcelle était la pire et ma préférée » écrit Claudie Hunzinger. « Cette fille anachronique est datée. Tout la date, sa langue, sa maladie, son temps. Et pourtant ». Pourtant le lecteur la suit, hypnotisé par sa force vitale inversement proportionnelle à son mal, happé par sa fougue, son exigence, sa faculté à saisir la beauté du monde. « Où qu’elle allât, c’était hardiment, partout elle voyait ce que les autres ne voyait pas et qui d’instant en instant se montrait« . Marcelle a la science des fougères et « des près pleins de ruisseaux« , des hellébores blanches et des « populages des eaux qui sont des sortes de boutons d’or aquatiques », dont elle sait l’art de faire « des bouquets qui n’avaient pas l’air composés par une main humaine ».
Et pour cause. Marcelle est un feu follet qui distille la joie et l’insolence jusque dans les chambres glaciales du sanatorium où se meurent aussi vite que des fleurs de pâles et graciles jeunes filles. Emma, quant à elle, peut se targuer d’avoir divinement insufflé le goût de la littérature à sa fille qui, avec L’incandescente, signe un roman étincelant.
La véritable héroïne de ce livre, c’est Marcelle, à laquelle s’identifie la narratrice qui, enfant, fut elle aussi délaissée par la belle Emma. L’indépendante Emma. Celle qui a préféré les livres à l’amour et dont Marcelle attend les lettres toujours plus rare au fil des mois. « Marcelle était la pire et ma préférée » écrit Claudie Hunzinger. « Cette fille anachronique est datée. Tout la date, sa langue, sa maladie, son temps. Et pourtant ». Pourtant le lecteur la suit, hypnotisé par sa force vitale inversement proportionnelle à son mal, happé par sa fougue, son exigence, sa faculté à saisir la beauté du monde. « Où qu’elle allât, c’était hardiment, partout elle voyait ce que les autres ne voyait pas et qui d’instant en instant se montrait« . Marcelle a la science des fougères et « des près pleins de ruisseaux« , des hellébores blanches et des « populages des eaux qui sont des sortes de boutons d’or aquatiques », dont elle sait l’art de faire « des bouquets qui n’avaient pas l’air composés par une main humaine ».
Et pour cause. Marcelle est un feu follet qui distille la joie et l’insolence jusque dans les chambres glaciales du sanatorium où se meurent aussi vite que des fleurs de pâles et graciles jeunes filles. Emma, quant à elle, peut se targuer d’avoir divinement insufflé le goût de la littérature à sa fille qui, avec L’incandescente, signe un roman étincelant.
Illustration principale: © JF Paga – Grasset
Les lectures d’Alexandra
La critique Littéraire desmotsdeminuit.fr
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