📷 Benjamin Hoffman: vers la disparition de la culture manouche?
Etonnant voyageur chez les gens du voyage, le photographe brise des clichés et s’interroge sur la pérennité de la culture manouche.
Pendant 3 ans, Benjamin Hoffman a parcouru les routes et campements manouches, efficacement introduit par Louis de Gouyon Matignon, un gadjo qui, très jeune a découvert cette communauté dont il est aujourd’hui un parte-parole.
Ce qu’il rapporte de cette immersion chez ces gens du voyage étonne. Par la qualité de ses images et de son regard, jamais intrusif, toujours à la bonne distance, celle ici qui contribuerait à casser des clichés sur ceux qu’on (« on est un con« ) stigmatise comme « voleurs de poules » mais talentueux musiciens de jazz. Nous ne disposons pas de statistiques sur l’idendité des voleurs de poules, ce qu’il nous dit en revanche c’est que le jazz manouche se joue de moins en moins dans les campements: le christianisme évangélique galopant dans la communauté proscrit les musiques païennes au profit des cantiques, les non-religieux préfèrent quant à eux un top 50 international.
Car ce qui étonne aussi dans le travail du photographe c’est qu’il nous montre une culture en danger de disparition. Hoffman a choisi de se concentrer sur la jeune génération manouche, les 15-25 ans. Son constat, en images: les outils modernes, smartphones, facebook et autres applications sociales font leur œuvre de nivellement et formatage d’une culture ancestrale. La communication immédiate, universelle et anonyme est ici aussi dans son entreprise d’acculturation. En s’assimilant à des canons modernes de modes vies, ces jeunes manouches font un pas vers un univers globalisé, sans identités.
Si l’observation frappe et interroge, elle n’empêche pas de goûter aux instantanés saisis par Benjamin Hoffman, que sait-on vraiment de ce monde volontiers marginalisé qui vit dans un ailleurs mais pourtant à nos côtés?
C’est cet ailleurs dont il propose des images douces mais fortes sur une communauté en devenir dans deux expositions et un livre.
Ce qu’il rapporte de cette immersion chez ces gens du voyage étonne. Par la qualité de ses images et de son regard, jamais intrusif, toujours à la bonne distance, celle ici qui contribuerait à casser des clichés sur ceux qu’on (« on est un con« ) stigmatise comme « voleurs de poules » mais talentueux musiciens de jazz. Nous ne disposons pas de statistiques sur l’idendité des voleurs de poules, ce qu’il nous dit en revanche c’est que le jazz manouche se joue de moins en moins dans les campements: le christianisme évangélique galopant dans la communauté proscrit les musiques païennes au profit des cantiques, les non-religieux préfèrent quant à eux un top 50 international.
Car ce qui étonne aussi dans le travail du photographe c’est qu’il nous montre une culture en danger de disparition. Hoffman a choisi de se concentrer sur la jeune génération manouche, les 15-25 ans. Son constat, en images: les outils modernes, smartphones, facebook et autres applications sociales font leur œuvre de nivellement et formatage d’une culture ancestrale. La communication immédiate, universelle et anonyme est ici aussi dans son entreprise d’acculturation. En s’assimilant à des canons modernes de modes vies, ces jeunes manouches font un pas vers un univers globalisé, sans identités.
Si l’observation frappe et interroge, elle n’empêche pas de goûter aux instantanés saisis par Benjamin Hoffman, que sait-on vraiment de ce monde volontiers marginalisé qui vit dans un ailleurs mais pourtant à nos côtés?
C’est cet ailleurs dont il propose des images douces mais fortes sur une communauté en devenir dans deux expositions et un livre.
Benjamin Hoffman – Testament manouche
Paris – Galerie L’oiseau, 25 rue Beautreillis, jusqu’au 11 juin
Rennes – Galerie MDA, 6 cours des Alliés, jusqu’au 30 juin.
Le livre, texte de Louis de Gouyon Matignon – Les Édtions de Juillet
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