« Animots »: le bestiaire enchanté et poétique de Jean-Jacques Marimbert
Dans « Animots », recueil de poèmes de Jean Jacques Marimbert, petites et grandes bêtes nous parlent de l’humain en quarante huit tableaux où l’humour le dispute à l’émotion.
« Les Carnets du dessert de Lune », petite maison d’édition de Jean Louis Massot fête ses vingt ans. Une belle occasion pour aller flâner du côté de ces livres qui séduisent d’emblée. Qualité du papier, format insolite, petits détails discrets, tout donne envie d’aller y voir de plus près. Poésie, recueil d’aphorismes, nouvelles, chroniques, les ouvrages publiés réunissent souvent auteurs, plasticiens, photographes ou peintres graveurs. De la rencontre entre l’écrivain philosophe Jean-Jacques Marimbert et le graveur illustrateur Etienne Lodého sont nés ces drôles d’« Animots« .
De A comme « Abeille » à Z comme « Zoo » qui les réunit tous, connus ou inconnus à l’instar de la poule et de l’urus, ils sont tous là ou presque, ces petits et grands animaux que l’auteur a traqués dans les rets d’une langue ciselée dont la musicalité ne doit rien hasard. Que ce soit:
« L’abeille alourdie de pollen gâché »
« l’âne seul et si proche
si petit et si fort »
ou
« La cigale vieil or
immobile dans
l’attente du rien
jamais ne vient
jamais si si, dit elle
assourdissante scie »
Fragiles et bouleversants, drôles et décalés, vibrant à notre oreille, ces « Animots » doublement croqués par la plume et par le trait témoignent d’une belle communion entre auteur et illustrateur et frappent d’autant notre imagination. « »Animots », un livre pour enfants? » pourrait s’interroger celui qui se fierait à la seule couverture illustrée par ce chien dont le poème éponyme vous hantera longtemps. Certes non, mais un livre qui a partie liée avec l’enfance assurément. Que ce soit « La girafe », « L’âne » ou « La mouche » qu’un petit garçon écrase malencontreusement:
« Et s’en va pleurant
montrer le drame
au monde indifférent«
Des « Dromadaires » aux « Crevettes » en passant par « L’alouette » ces « Animots » chantent mieux que quiconque la complainte de l’exil:
« Dire enfin cette terre
oubliée au bout de mes doigts ocres
dans ma bouche
parfum des orangers
figuiers de Barbarie
eucalyptus en pleurs
petits cimeterres bleus
de leurs feuilles séchées »
Nombreux sont ceux qui nous font signe par delà la Grande Bleue. Quelque part du côté du Maroc où l’auteur a passé son enfance. Détrompons-le pourtant lorsqu’il écrit dans « Zoo »:
« Mots animés sans cesse
traquent sans jamais
l’atteindre la vie »
Elle est bel et bien là au cœur de ce bestiaire enchanté tout de tendresse et d’humanité.
De A comme « Abeille » à Z comme « Zoo » qui les réunit tous, connus ou inconnus à l’instar de la poule et de l’urus, ils sont tous là ou presque, ces petits et grands animaux que l’auteur a traqués dans les rets d’une langue ciselée dont la musicalité ne doit rien hasard. Que ce soit:
« L’abeille alourdie de pollen gâché »
« l’âne seul et si proche
si petit et si fort »
ou
« La cigale vieil or
immobile dans
l’attente du rien
jamais ne vient
jamais si si, dit elle
assourdissante scie »
Fragiles et bouleversants, drôles et décalés, vibrant à notre oreille, ces « Animots » doublement croqués par la plume et par le trait témoignent d’une belle communion entre auteur et illustrateur et frappent d’autant notre imagination. « »Animots », un livre pour enfants? » pourrait s’interroger celui qui se fierait à la seule couverture illustrée par ce chien dont le poème éponyme vous hantera longtemps. Certes non, mais un livre qui a partie liée avec l’enfance assurément. Que ce soit « La girafe », « L’âne » ou « La mouche » qu’un petit garçon écrase malencontreusement:
« Et s’en va pleurant
montrer le drame
au monde indifférent«
Des « Dromadaires » aux « Crevettes » en passant par « L’alouette » ces « Animots » chantent mieux que quiconque la complainte de l’exil:
« Dire enfin cette terre
oubliée au bout de mes doigts ocres
dans ma bouche
parfum des orangers
figuiers de Barbarie
eucalyptus en pleurs
petits cimeterres bleus
de leurs feuilles séchées »
Nombreux sont ceux qui nous font signe par delà la Grande Bleue. Quelque part du côté du Maroc où l’auteur a passé son enfance. Détrompons-le pourtant lorsqu’il écrit dans « Zoo »:
« Mots animés sans cesse
traquent sans jamais
l’atteindre la vie »
Elle est bel et bien là au cœur de ce bestiaire enchanté tout de tendresse et d’humanité.
Animots – Éditions Les Carnets du Dessert de Lune – 110 pages
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