La logique de « Birdman » aurait pu induire que son héros se retrouve couronné sur la scène des Oscars, ça n’est pas ce qu’avait choisi un scenario plus fatal, pourtant, dans la réalité le film fait entrer son réalisateur dans le gotha hollywoodien des oscarisés.
Birdman – Alejandro Gonzales INARRITU (Mexique-USA) – 1h59
Revenir parmi les étoiles du cinéma et surtout de la célébrité, c’est bien ce qui préoccupe maladivement Riggan Thomson, acteur en grave chute de vitesse. Pour celui qui avait incarné un super-héros oiseau, Birdman 1, puis 2, puis 3, en devenant un super people hyper bankable, c’est la descente aux enfers d’un nouvel anonymat pour avoir refusé de faire le 4. D’un point de vue marketing, il pensait qu’il fallait changer de peau, il s’est retrouvé à poil. Hanté par ce personnage de Birdman qui lui souffle sans cesse: tu ne l’as pas volé, Riggan imagine se refaire en montant à Broadway une pièce inspirée de Raymond Carver, avec un casting optimal qui lui laisserait quand même la vedette. Un accident opportun éjecte un acteur qui pourrait lui faire de l’ombre mais son remplaçant sera pire: égocentrique et capricieux (comme lui), il installe un foutoir qui pourrait confiner au désastre. D’autant que le Riggan doit parallèlement faire face à de gros soucis personnels, une fille qui sort de cure de désintox qu’il a maladroitement engagée comme assistante et qui ne manque pas de lui rappeler ses défaillances paternelles du temps de ses heures de gloires, une maîtresse qui se lasse de sa désinvolture narcissique et ça n’est pas tout. Autant dire qu’au seuil des générales, c’est un peu compliqué. Mais pour nous spectateurs, c’est un régal, Birdman est une comédie, plus elle est acide, plus on se délecte.
On est loin d’Amores perros (2000), le premier film d’Iñárritu, il était alors mexicain, il est désormais hollywoodien. Et s’il semble bien connaître ce petit monde ultra-fermé, il ne se gêne pas pour en croquer les vices et turpitudes, au premier des rangs desquels la culture maladive des égos. Si la comédie est douce-amère, elle est cinglante au point qu’on pourra s’étonner que la profession l’ait ainsi portée aux nues en lui attribuant quatre statuettes. Elles ne sont pas volées: Birdman est de belle facture, enchaînant les plans-séquences virtuoses rendant le film d’une étonnante fluidité. Au service d’un casting impeccable emmené par Michael Keaton.
On est loin d’Amores perros (2000), le premier film d’Iñárritu, il était alors mexicain, il est désormais hollywoodien. Et s’il semble bien connaître ce petit monde ultra-fermé, il ne se gêne pas pour en croquer les vices et turpitudes, au premier des rangs desquels la culture maladive des égos. Si la comédie est douce-amère, elle est cinglante au point qu’on pourra s’étonner que la profession l’ait ainsi portée aux nues en lui attribuant quatre statuettes. Elles ne sont pas volées: Birdman est de belle facture, enchaînant les plans-séquences virtuoses rendant le film d’une étonnante fluidité. Au service d’un casting impeccable emmené par Michael Keaton.
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