Le pas de Jacques Roubaud et la voix d’Emmanuel Merle. « Les langagières 2018 » #2
Le TNP veut faire vivre pendant quinze jours à Villeurbanne « la langue dans tous ses états ». Il est ici question de passion, de fête et d’appétit comme le dit le programme imaginé par Christian Schiaretti et Jean-Pierre Siméon. Ces deux combattants du verbe et de sa poésie, leur équipe permettent à « Des mots de minuit » -la bien nommée dans « Les langagières »- d’y poser caméras et micros…
… Pour une série de quatre émissions.
« Les Langagières », Des mots de minuit, #564 du 25 mai 2018
Réalisation: Pascal Stelletta
Les équipes du TNP
Rédaction en chef: Rémy Roche
Montage: Amandine Stelletta
Coordination: Marie-Odile Régnier
Direction: Philippe Lefait
© desmotsdeminuit.fr
Conversation :
Avec les poètes Jacques Roubaud, Emmanuel Merle et Jean-Pierre Siméon …
Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre
Il laboure les mots, qui sont comme un grand champ
Où les hommes récoltent les denrées langagières…Jacques Roubaud
Pour le piéton parisien et oulipien Jacques Roubaud à qui la marche est aujourd’hui un remède alors qu’elle lui fut longtemps une façon d’être et pour le randonneur et l’enseignant grenoblois Emmanuel Merle qui a trouvé dans la poésie un deuxième souffle existentiel, quelques mots jalonnent cette rencontre comme autant d’amers ou de points d’interrogation: marche, Mississippi, punition, mémoire, la nuit du dimanche, la pierre des chemins, châtaignier, noir, « le ciel fauche large », Montana, lucidité, humour, alexandrin ou sonnet, père ou mère, absence et préférence, Raymond Queneau ou Richard Hugo…
Je ne sais pas ce que je vais écrire avant de l’écrire…
Emmanuel Merle
Les Langagières. Que sont-elles ? Pas vraiment un festival avec ce que cela comporte de programmation ostentatoire et de tentation consumériste. C’est d’abord l’occasion pour nous de manifester la place centrale de la langue dans la maison du théâtre, en l’accordant au diapason du poème.
Voilà l’enjeu : offrir au public le plus large la chance d’éprouver, à la faveur de rencontres variées et imprévues, de formes simples et mobiles, le plaisir et la surprise de la langue saisie dans tous ses états.
Si au premier chef sont convoqués les poètes, artisans obstinés de l’aventure langagière, carte blanche est donnée simultanément à tous ceux, comédiens, chanteurs, rêveurs de langue en tous genres, qui investissent le champ infini du rythme, des sens, des cadences et des formes. Les Langagières sollicitent, hors du cérémonial grandiloquent et de la mise en scène explicative, les registres les plus divers. Quoi qu’il en soit, c’est la langue qui fait spectacle. Une formule qui est aussi un mot d’ordre.Jean-Pierre Siméon. « Les langagières », 2018.
Les dédicaces de Jacques Roubaud et d’Emmanuel Merle …
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