📷 Anita Pouchard-Serra, « urbanités latentes »: un autre Calais
Une autre façon de regarder la jungle de Calais pour suggérer la désolation des SDF de l’exil.
Territoire(s). Le mot revient souvent dans une conversation avec Anita Pouchard-Serra. Comme une quête du sens d’un mot dont on ne sait plus ce qu’il signifie. Qui plus que les migrants qui n’ont plus de territoire peuvent en éclairer le défaut donc la nécessité? Les grands-parents de la jeune photographe avaient quitté l’Espagne pour l’Algérie avant de s’installer en France, quel est son territoire aujourd’hui alors qu’elle partage sa vie entre la France et l’Argentine?
Avant son nettoyage, Calais a été pendant des années un territoire éphémère, improvisé, inconfortable, pour des milliers de forçats de l’exil. On comprend bien alors qu’elle ait voulu, pour un premier grand projet, interroger de ses images un espace de non-domicile, parfois les territoires sont ceux qu’ont s’approprie. En 2016 elle a passé 5 mois dans la jungle, pas seulement pour faire des photos: les sujets qu’elle choisit sont le plus souvent liés à des expériences personnelles, « des choses qui me touchent« .
Et ce qui la touche ça n’est pas forcément la marge. Son prochain sujet: une danseuse étoile de l’Opéra de Paris, Ludmila Pagliero. Elle est argentine, a déménagé au Chili, avant de rejoindre Paris où elle a été consacrée. Autant de territoires géographiques, pas seulement, sociologiques aussi, à explorer. On peut imaginer que son regard sur une star exilée sera aussi surprenant que celui qu’elle a eu sur les damnés de Calais.
Avant son nettoyage, Calais a été pendant des années un territoire éphémère, improvisé, inconfortable, pour des milliers de forçats de l’exil. On comprend bien alors qu’elle ait voulu, pour un premier grand projet, interroger de ses images un espace de non-domicile, parfois les territoires sont ceux qu’ont s’approprie. En 2016 elle a passé 5 mois dans la jungle, pas seulement pour faire des photos: les sujets qu’elle choisit sont le plus souvent liés à des expériences personnelles, « des choses qui me touchent« .
Et ce qui la touche ça n’est pas forcément la marge. Son prochain sujet: une danseuse étoile de l’Opéra de Paris, Ludmila Pagliero. Elle est argentine, a déménagé au Chili, avant de rejoindre Paris où elle a été consacrée. Autant de territoires géographiques, pas seulement, sociologiques aussi, à explorer. On peut imaginer que son regard sur une star exilée sera aussi surprenant que celui qu’elle a eu sur les damnés de Calais.
« urbanités latentes« remporte le prix du jury Coup de cœur # Paysage de la Bourse du Talent 2017.
> en mars 2018, ses photos ont été exposées aux côtés de celles des autres lauréats à la Bibliothèque Nationale de France
> en mars 2018, ses photos ont été exposées aux côtés de celles des autres lauréats à la Bibliothèque Nationale de France
> portfolio « urbanités latentes«
> un livre: Bourse du talent 2017 (Delpire)
Anita Pouchard-Serra est née en 1985. Elle apprend la photographie à l’Université de Buenos Aires et à l’ARGRA Escuela. Elle est diplômée d’architecture, a étudié la danse et l’anthropologie. Ses images sont régulièrement publiées dans des publications internationales, The New York Times, Wired, La Nación, Libération, notamment.
> le site de Anita Pouchard-Serra
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