« Frappe-toi le cœur » d’Amélie Nothomb: de la jalousie des mères
Le vingt-cinquième livre de la célèbre romancière belge explore les arcanes de la jalousie. Un roman en forme de conte. Cruel et poignant.
ll était une fois une jeune fille blonde qui s’appelait Marie et qui, partout où elle passait, suscitait l’envie. Loin de la blesser, cela l’enchantait. « Elle trouvait grisant d’attirer les regards, d’être jalousée des autres filles, de danser jusqu’au bout de la nuit, de rentrer chez elle au lever du jour, d’arriver en retard en cours ». Un jour, la jeune fille rencontra un jeune homme, céda à ses avances et tomba enceinte. Le constat fut terrible « C’est fini. J’ai 20 ans et c’est déjà fini. Comment la jeunesse peut-elle être si courte? Mon histoire n’a duré que six mois ». Mais ce n’était rien comparé aux affres qui l’attendaient. La petite fille qu’elle mit au monde était d’une beauté telle qu’elle éclipsa aussitôt la sienne. La jeune maman en conçut tant de jalousie qu’elle fut incapable d’aimer l’enfant qui l’avait détrônée.
Ainsi pourrait être résumé ce conte moderne qui emprunte son titre à un célèbre vers de Musset « Frappe toi le cœur, c’est là qu’est le génie« . Celui de l’enfant mal aimée, qui reçut le beau nom de Diane, fut non seulement d’analyser parfaitement sa situation mais plus encore de trouver le moyen d’y remédier. Consciente de ne pas avoir de place dans le cœur de sa mère, l’aînée de cette famille de trois enfants ira vivre chez ses grands-parents. Rien de tel pour guérir que l’éloignement. Devenue adulte, la jeune fille trouvera un puissant dérivatif dans le travail et choisira comme spécialité la cardiologie sans se douter que le démon de la jalousie jusque-là tenu en respect n’allait pas tarder à se réveiller.
Sarclant avec précision les territoires de l’envie, Amélie Nothomb explore le sujet courant, bien que peu traité, de la jalousie des mères et de ses ravages sur le psychisme des filles. Loin de la simple bluette, son livre conte admirablement la souffrance d’une enfant mal aimée qui toute sa vie recherchera ce dont elle a été privée: l’amour d’une mère. Diane jettera ainsi son dévolu sur Olivia brillante maîtresse de conférences qui ne tardera pas à lui confier la garde de l’enfant qu’elle s’avère elle aussi incapable d’aimer. Si les mères ont rarement le beau rôle dans l’univers de la romancière belge, les grand-mères sont là pour réparer l’amour qui fait défaut. Diane deviendra cardiologue dans l’espoir sans doute illusoire de comprendre cet organe qui « a ses raisons que la raison ne connaît point« .
La preuve éclatante dans ce vingt-cinquième roman. Le plus cruel et le plus poignant d’Amélie Nothomb.
Ainsi pourrait être résumé ce conte moderne qui emprunte son titre à un célèbre vers de Musset « Frappe toi le cœur, c’est là qu’est le génie« . Celui de l’enfant mal aimée, qui reçut le beau nom de Diane, fut non seulement d’analyser parfaitement sa situation mais plus encore de trouver le moyen d’y remédier. Consciente de ne pas avoir de place dans le cœur de sa mère, l’aînée de cette famille de trois enfants ira vivre chez ses grands-parents. Rien de tel pour guérir que l’éloignement. Devenue adulte, la jeune fille trouvera un puissant dérivatif dans le travail et choisira comme spécialité la cardiologie sans se douter que le démon de la jalousie jusque-là tenu en respect n’allait pas tarder à se réveiller.
Sarclant avec précision les territoires de l’envie, Amélie Nothomb explore le sujet courant, bien que peu traité, de la jalousie des mères et de ses ravages sur le psychisme des filles. Loin de la simple bluette, son livre conte admirablement la souffrance d’une enfant mal aimée qui toute sa vie recherchera ce dont elle a été privée: l’amour d’une mère. Diane jettera ainsi son dévolu sur Olivia brillante maîtresse de conférences qui ne tardera pas à lui confier la garde de l’enfant qu’elle s’avère elle aussi incapable d’aimer. Si les mères ont rarement le beau rôle dans l’univers de la romancière belge, les grand-mères sont là pour réparer l’amour qui fait défaut. Diane deviendra cardiologue dans l’espoir sans doute illusoire de comprendre cet organe qui « a ses raisons que la raison ne connaît point« .
La preuve éclatante dans ce vingt-cinquième roman. Le plus cruel et le plus poignant d’Amélie Nothomb.
Albin-Michel – 180 pages
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Illustration article © Olivier Dion
Illustration couverture © Jean-Baptiste Mondino
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