Immersion dans la nuit bulgare des turpitudes et misères d’une société à bout. Choquant.
Elle s’appelle Rada, une belle cinquantaine, un peu fatiguée, on saura plus tard qu’il conviendrait de dire salement abîmée. Faute de mieux, elle conduit un taxi dans une capitale bulgare qui pourrait devenir fantôme. Elle a chargé un chirurgien cardiologue qui rejoint son hôpital pour une transplantation. Sa dernière intervention avant qu’il émigre avec femme et enfants vers une Allemagne plus rémunératrice.
Elle: « C’est à la Bulgarie qu’il faudrait transplanter un nouveau cœur! »
Lui: « On peut sauver des malades, pas des cadavres… »
Charmante ambiance, on se dit tout, surtout la nuit, dans ces taxis pilotés ou transportant des déclassés de l’ex-satellite soviétique, aujourd’hui société vieillissante et démoralisée. Un petit entrepreneur endetté et racketté à bout de force et de patience, un fanfaron qui traficote et qui croise un prof suicidaire vaincu par l’ingratitude et la rumeur, un autre qui truque son compteur et ça va mal tourner, un vieux et triste, sur la banquette arrière trois jeunes en route pour une disco, déjà bourrés. Ou encore ce prêtre qui fait du taxi-prosélytisme avec un client exsangue en route vers l’hôpital pour une transplantation, celle dont on a parlé plus haut.
Le taxi est un moyen de transport(s) apprécié du cinéma dans la commodité qu’il offre de séquencer des histoires au gré des chauffeurs et clients. Comme un film à sketches. Celui, ubérisant et multiforme qu’emprunte Stephan Komandarev révèle un terrible paysage bulgare en proie à un libéralisme sauvage et corrompu qui pourrait bien, pourquoi pas, s’inviter ailleurs, chez nous. Il assure s’être inspiré d’histoires réelles, on le croit. La noirceur de son récit, en tension continue, est renforcée par un tournage en plans-séquences très adroits qui confèrent à sa fiction un aspect documentaire Cash-investiguant.
On espère juste que le soleil brille encore en Bulgarie.
Elle: « C’est à la Bulgarie qu’il faudrait transplanter un nouveau cœur! »
Lui: « On peut sauver des malades, pas des cadavres… »
Charmante ambiance, on se dit tout, surtout la nuit, dans ces taxis pilotés ou transportant des déclassés de l’ex-satellite soviétique, aujourd’hui société vieillissante et démoralisée. Un petit entrepreneur endetté et racketté à bout de force et de patience, un fanfaron qui traficote et qui croise un prof suicidaire vaincu par l’ingratitude et la rumeur, un autre qui truque son compteur et ça va mal tourner, un vieux et triste, sur la banquette arrière trois jeunes en route pour une disco, déjà bourrés. Ou encore ce prêtre qui fait du taxi-prosélytisme avec un client exsangue en route vers l’hôpital pour une transplantation, celle dont on a parlé plus haut.
Le taxi est un moyen de transport(s) apprécié du cinéma dans la commodité qu’il offre de séquencer des histoires au gré des chauffeurs et clients. Comme un film à sketches. Celui, ubérisant et multiforme qu’emprunte Stephan Komandarev révèle un terrible paysage bulgare en proie à un libéralisme sauvage et corrompu qui pourrait bien, pourquoi pas, s’inviter ailleurs, chez nous. Il assure s’être inspiré d’histoires réelles, on le croit. La noirceur de son récit, en tension continue, est renforcée par un tournage en plans-séquences très adroits qui confèrent à sa fiction un aspect documentaire Cash-investiguant.
On espère juste que le soleil brille encore en Bulgarie.
Taxi Sofia – Stephan KOMANDAREV (Bulgarie) – 1h43
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