« La femme est première et absolue… » Claude Louis-Combet avec Martin Hirsch, Jeanne Cherhal, Karine Tuil #388
Incarner Emmaüs ou l’hôpital public nécessite un grand sens de l’éthique. Rare en cette période politique. Écrire parce que le texte vient de l’intérieur et ne nécessite pas de brouillon. Rare mais tellement littéraire. Chanter sous les fenêtres d’un ministère de la honte sans se dire engagée. Rare mais résistant. Faire oeuvre livresque de la quête identitaire. Rare mais salutaire. C’est Des mots de minuit …
Dans ma pratique politique, je me suis toujours référé aux positions que j’avais prises avant et je ne changeais pas d’avis…
En 2002, alors que je viens d’être élu président d’Emmaüs, j’ai écrit un pamphlet en disant: « faites la guerre à la pauvreté, pas aux pauvres ». Et je me retrouve dans le bureau du ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy. Quand il m’a appelé, j’ai cru qu’il s’était trompé de numéro. En fait, les murs s’en souviennent encore. Mais parce qu’on s’était tenu tête, ce n’est pas parti sur un malentendu. Il savait ce que je pensais et réciproquement.Martin Hirsch. DMDM, 2010.
Ancien Haut Commissaire aux Solidarités Actives contre la Pauvreté et président de l’Agence du Service Civique, il publie « Secrets de Fabrication », recueil de chroniques sur son expérience politique au sein du gouvernement dans lequel il explique comment il a appréhendé cette mission tout en respectant ses convictions. Sa conception personnelle de la haute Fonction Publique l’a amené à écrire « Pour en finir avec les confits d’intérêts ».
Je ne suis pas une artiste engagée mais j’ai bien évidemment ma place sous les fenêtres du ministère de l’identité nationale… Fontaine est une référence. Elle a une écriture mordante, extrêmement belle, dans le texte « Hollywood » par exemple. Je n’arrive pas à dater ses chansons. Elle pourrait être une poètesse de l’époque de Sapho ou de l’antiquité… tout en étant très, très de son époque. Je suis fan. Elle est sans détour!
Jeanne Cherhal. DMDM, 2010.
La chanteuse et son album, « Charade ». Elle évoque sa carrière, son style musical, du sens de ses textes, ses influences et références musicales; donne son point de vue sur l’engagement des artistes pour les causes politiques et sur son engagement dans le collectif « Rock sans papiers » qui a chanté « Les petits papiers » devant le ministère de l’Immigration, en solidarité avec les travailleurs sans papiers.
Ses objets : plan de Paris et carte « navigo ».
____
J’ai souvent eu l’occasion de dire que j’écris comme si le monde extérieur n’existait pas. Pas que je ne sois pas dans ma vie, très réceptif et très attentif…
Écrire. Je ne fais pas de brouillon. C’est un jet unique. Je ne réfléchis jamais à ce que je vais écrire. Je ne suis pas dans un état de réceptivité qui serait une écriture automatique comme l’auraient caractérisée les Surréalistes. Je pense qu’il y a à ma disposition de façon tout à fait inconsciente ou subconsciente comme un capital d’expérience intérieure, d’émotions, de sensations. A partir du moment où je me donne un thème parce qu’il répond à une nécessité intérieure et à un élan de l’imagination, ce capital se met alors en mouvement. Ce texte, je l’ai au fond de moi et je l’écoute venir.Claude Louis-Combet. DMDM, 2010.
L’écrivain qui a bien failli être prêtre et a enseigné signe « Le Livre du fils ». Il évoque en particulier ses rapports avec sa mère et les rapports, notamment incestueux, des enfants avec leur mère, parle de sa représentation du sexe féminin, objet de milliers de photographies de Henri Maccheroni qu’il admire.
Son objet: le mètre ruban de sa grand-mère couturière avec lequel il jouait enfant et dans lequel il a fini par symboliser le sein maternel. Le dérouler montre bien que la mère est la mesure de toute chose…
____
J’ai fait du droit pour faire plaisir à mes parents quand bien même ma mère m’aurait inculqué le goût des livres. J’en garde une fascination pour le droit et le juridique…
Beaucoup de gens disent: « J’ai envie d’écrire un livre! » Il suffit de prendre une feuille et un stylo. Je veux dire que ce qui est ensuite très difficile c’est le travail sur la structure. je dis toujours qu’au delà de la trentième page, les difficultés commencent. Dans un livre comme « Six mois, six jours », ça a été d’autant plus difficile qu’au fur et à mesure de mes recherches, je découvrais des éléments qui ont eu une influence directe sur mon travail. je n’avais pas prévu initialement de consacrer autant de place à celui qui allait devenir mon personnage principal…l
Je compare les écrivains à des artisans. Il faut du temps pour appréhender le matériau.Karine Tuil. DMDM, 2010.
L’écrivaine, à propos de son livre « Six mois, six jours ». Elle parle en particulier de l’un des personnages principaux de son ouvrage, Magda Goebbels, évoque les thèmes de l’identité et de la duplicité, sujets récurrents de ses livres, et explique sa conception de la littérature.
Son objet: une photo (©Pierre Terdjman)de livres détruits par les nazis au musée Yad Vashem (lieu du souvenir des martyrs et des héros de la shoah).
LIVE:
La page facebook des mots de minuit… Abonnez-vous pour être alerté de toutes les nouvelles publications.
Articles Liés
- Claude Louis-Combet. Une littérature du transport.
Serait-ce son "âme, la noire, rien de moins" qui enfante sa littérature?Quand je lis Claude…
- ⌨️ Louis Leclec'h, Chef de projet informatique: Toujours avec les autres équipes...
💻 "Tripalium" est une série documentaire "Des mots de minuit" qui interroge la singularité du…
- Benjamin Laverhne: le drôle de zèbre du goût des merveilles...
En 1988, "Rain man", le film de Barry Levinson a contribué à donner au grand…
-
« Hollywood, ville mirage » de Joseph Kessel: dans la jungle hollywoodienne
29/06/202052670Tandis que l’auteur du Lion fait une entrée très remarquée dans la ...