Erri de Luca: « Nous avons des pieds pour aller jusqu’au bout du monde! »
Quand le romancier finit sur les planches en quête du Quichotte et de l’impossible; quand l’éditeur résiste pour faire du livre un bien d’expérience plutôt qu’un produit utile; quand le cinéaste préfère le jeu collectif au storyboard; quand le poète ne renonce pas à être au centre du monde. Sinon boogie-woogie et Jabour et son troisième étage. C’est DMDM. Radical, métis, réjouissant !
- Des Mots De Minuit : émission N°300 du 12 mars 2008.
- Réalisation: Pierre Desfons
Rédaction en chef : Rémy Roche
Production: Thérèse Lombard et Philippe Lefait
© DMDM/France2 - Avec le romancier Erri de Luca, le réalisateur Éric Zonca, le directeur de La maison de la poésie Claude Guerre, l’éditeur Éric Vigne … Pour la musique : The Puppini Sisters, Lenni Jabour & The Third Floor …
- CONVERSATION :
-
Je crois au droit des peuples à résister à la violence … Les migrants ont le droit fondamental de migrer depuis que la terre existe. Nous avons des pieds pour aller jusqu’au bout du monde !
Erri De Luca. DMDM, 2008.
L’écrivain italien Erri de Luca monte sur scène à l’époque avec deux musiciens, Gianmaria Testa et Gabrielle Mirabassi, dans le spectacle, « Quichotte et les invincibles » basé sur l’un de ses textes inédits. Il évoque son approche littéraire et son parcours politique depuis son engagement passé dans la gauche révolutionnaire qui lui vaut encore aujourd’hui d’être en délicatesse avec la justice de son pays.
En 2013, Erri de Luca était sur DMDM pour « Les poissons ne ferments pas les yeux » (Actes Sud) (entretien de Lorenzo Ciavarini Azzi)
David Hume, ayant vu que ses traités de philosophie n’avaient pas de succès auprès du public a décidé d’écrire des essais à partir de ses traités. Il a eu cette très belle phrase : » Je serai le ministre plénipotentiaire du monde du savoir auprès du monde de la conversation ! « Et je crois que c’est fondalement aussi le rôle de l’éditeur.
Éric Vigne. DMDM, 2008.
-
L’éditeur à propos de son essai « Le livre et l’éditeur » (Éditions Klincksieck). Éric Vigne analyse le rôle de l’éditeur et le rapport de celui-ci au livre, l’exercice de sa fonction d’intellectuel, distingue une littérature d’offre et une littérature de demande.
Jon Cassavetes est l’un des réalisateurs qui m’influencent énormément, notamment quand il dit qu’on est plusieurs pour faire un film … Il faisait, ce que l’on fait de moins en moins, travailler tous les acteurs, même ceux qui étaient hors champ. Aujourd’hui, souvent, quand un acteur est cadré, les autres « sous-jouent » parce qu’ils ne sont pas à l’image. Il faisait lui jouer tout le monde en permanence et il pouvait ainsi retourner sa caméra quand il le voulait. C’est ce que j’essaye de faire.
Éric Zonca. DMDM, 2008.
Le réalisateur Eric Zonca à propos de son troisième film « Julia ». Il évoque sa manière de tourner, ses inspirations et leurs éventuelles sources autobiographiques. Entre deux films, la publicité lui sert de viatique.
Avec André Velter, j’ai ce projet insensé – il n’y a que ça d’intéressant – de porter la poésie au centre du monde, au centre de cet instant que nous passons ensemble, au centre de la rue, de la politique, du changement de cette politique, de son rêve, de son utopie …
Claude Guerre. DMDM, 2008.
Claude Guerre est un homme de théâtre et de mots. En 2003, il est le directeur de la Maison de la Poésie, à l’occasion de la Semaine de la poésie. Il évoque la nécessité de cette forme, sa place dans l’édition et plus largement dans la société contemporaine. Pour Claude Guerre, « l’oralité , c’est l’envie de parler une langue qui n’existe que dans l’espace d’une œuvre qui a consenti à l’accueillir ».
LITTÉRATURE :
Minh Tran Huy du Magazine littéraire conseille la lecture de deux essais :
– « Juillet au pays : chronique d’un retour à Madagascar » de Michèle Rakotoson.
« Sous la plume des auteurs tels que Michèle Rakotoson, Charlotte Rafenomanjato et l’incontournable Jean-Luc Raharimanana, le roman malgache d’expression française s’affirme comme outil d’exploration des maux de la société et donne à voir ses préoccupations actuelles réelles. C’est ce qui fait notamment le succès des titres de Michèle Rakotoson : Dadabé (1984), Le Bain des reliques (1988), Elle, au printemps (1996),Lalana (2002) … » © RFI Afrique– « Glissements de terrain : une ethnologue dans la vallée de la Matitanana » (Elytis) de l’ethnologue et auteure Dominique Rolland qui a pendant trois ans observé dans une vallée retirée du sud-est de Madagascar la vie et les rites des Antemorro qui y vivent. « Faire de l’ethnologie, c’était le désir impérieux de dire à l’Occident que le monde est infini, que la richesse de l’humanité réside dans sa diversité. »
- MUSIQUE :
- – The Puppini Sisters chantent « Boogie Woogie Bugle Boy (of Company B) » et « Heart of glass » extraits de leur album « Betcha Bottom Dollar ».
-
– La chanteuse canadienne Lenni Jabour & The Third Floor interprètent la chanson « A little sad », extrait du disque « Les Dangereuses ».
-
► nous écrire, s’abonner à la newsletter: desmotsdeminuit@francetv.fr
► La page facebook desmotsdeminuit.fr Abonnez-vous pour être alerté de toutes les nouvelles publications.
► @desmotsdeminuit
Articles Liés
- Benjamin Laverhne: le drôle de zèbre du goût des merveilles...
En 1988, "Rain man", le film de Barry Levinson a contribué à donner au grand…
- Un festival pour sensibiliser au cinéma plusieurs centaines de lycéens...
Un festival de cinéma. Pas que, pas seulement! Depuis vingt ans des centaines de lycéens…
- Pierre Notte,"Pédagogies de l'échec" : travailler jusqu'à l'article de la mort
En 2011, Notte dont l'un des essentiels est d'écrire fonde sa compagnie: "Les gens qui…
-
« Hollywood, ville mirage » de Joseph Kessel: dans la jungle hollywoodienne
29/06/202052920Tandis que l’auteur du Lion fait une entrée très remarquée dans la ...