Siné, Johann le Guillem, Jean Clair, Catherine Lamour, Anne Kessler; 🎼 avec Rodrigo Leão et le groupe Cinéma Ensemble #380

Dans mes magazines, il n’y a pas plus de cul que de politique. Il y a les deux, à la même échelle. Je mélange volontiers. Je ne suis pas un militant. Les militants purs et durs m’engueulent souvent. Siné n’est pas sérieux! On ne peut pas faire de manif le poing levé et d’un coup mettre la main aux fesses des femmes. J’ai aussi une réputation de macho…Les féministes me détestent en général parce qu’elles ne font pas l’effort de chercher à comprendre pourquoi je fais ça. Elles devraient bien se douter que ce n’est jamais au premier degré. C’est toujours pour dénoncer un truc mais c’est parfois mal compris.

Siné. Des mots de minuit, 2010.

Le caricaturiste (1928-2016) revient sur l’arrêt de« Siné Hebdo » et présente son ouvrage « Siné 60 ans de dessins » (Editions Hoëbeke).

« L’objet qui le prolonge… » Un christ en croix, « au deuxième degré », souvenir d’un rituel décidé avec sa fille: rapporter de voyage le souvenir le plus kitsch.

Je suis un montreur. A une certaine époque, il y en a qui montraient des ours. Moi, je montre autre chose! L’objet me sert à modeliser ma pensée. Je me délie de ma pensée à travers une matière qui est extérieure à mon corps. Je donne à la contempler à travers elle. L’objet a des capacités. Il sait faire des choses. J’essaye de comprendre ce qui y est intéressant ou me surprend pour pouvoir lui faire répéter en public par exemple et pour partager cet étrange que j’y ai vu!

Johann Le Guillerm. Des mots de minuit, 2010.

Le circassien  présente son spectacle « Attraction », à La Villette.

60% des oeuvres des musées du monde traitent du crime. D’Oedipe qui tue son père à Médée qui tue ses enfants… Dans notre culture, c’est plutôt un homme qui se retrouve sur une croix, crucifié de tous les côtés. Ça n’arrête pas. En fait, les musées dégoulinent de sang, contrairement à l’image que l’on s’en fait… Aujourd’hui, je focalise sur le passage à l’acte.

Jean Clair. Des mots de minuit, 2010.

L’académicien est à l’époque commissaire de l’exposition« Crimes et châtiment ».

« L’objet… » Une médaille de l’administration pénitentiaire, « difficile à obtenir », dont Jean Clair se dit très fier et qui lui a été remise après plusieurs « causeries » dans les prisons.

Effet pervers de la mondialisation, la culture qui jusqu’à présent était protégée est devenue dans de nombreux cas, notamment dans l’art contemporain, une marchandise noyée sous une masse d’argent. Ce que nous racontons avec Danièle Granet, c’est le rapport de l’art et de l’argent, en essayant de garder un oeil humoristique.

Catherine Lamour. Des mots de minuit, 2010.

L’essayiste évoque son ouvrage « Grands et petits secrets du monde de l’Art » (Fayard).

« L’objet… » La sculpture d’un « artiste tribal » analphabète indien créée à partir de morceaux de feraille trouvés dans la rue. Pour Catherine Lamour, « Les 3/4 de l’humanité ne sont pas encore entrés dans l’histoire de l’art telle que nous la concevons » et toutes les formes de culture sont aujourd’hui menacées de marchandisation.

La pièce pose la question de la propriété de l’oeuvre d’art. A qui est-elle? À l’artiste? À L’humanité? Au collectionneur? Au galeriste? C’est une question fondamentale qui est ici croisée avec une autre. À qui sont les enfants? Aux parents? À L’humanité?… Mes personnages sont assez noirs, désabusés, mais, en même temps, des êtres humains qui finissent par se fissurer quand le destin les frappe fortement et les révèle.

Anne Kessler. Des mots de minuit, 2010.

La sociétaire du Français évoque sa mise en scène de la pièce « Les naufragés » de Guy Zylberstein.

Rodrigo Leão.