Les 400 coups de « Petit Piment »
Alain Mabanckou , Prix Renaudot 2006 pour « Mémoires de Porc-épic », signe avec « Petit Piment » un roman faussement naïf à la truculence revigorante.
Nom? Tokumisa Nzambé po Mose yamoyindo abotami namboka ya Baboko. De quoi faire se retourner dans sa tombe notre cher Marcel (Proust) si sensible à l’influence et au pouvoir des noms. Quel destin aurait bien pu prédire notre grand écrivain au petit congolais abandonné à la naissance et confié aux bons soins d’une institution religieuse où va lui être attribué ce patronyme kilométrique? Romanesque, bien sûr, comme Alain Mabanckou va nous le démontrer en 270 pages époustouflantes d’humour et d’inventivité
Son héros dont le prénom signifie en lindalais « Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir né sur la terre des ancêtres« , Moïse pour les intimes, loin de se laisser abattre par la double tragédie qui préside à sa naissance va en tirer une extraordinaire vitalité. A l’orphelinat de Loango où il passera ses treize premières années, Moïse, surnommé Petit Piment va faire les 400 coups oubliant ainsi le drame de sa vie. « Si nous étions aussi exceptionnels comme enfants, pourquoi on ne nous a jamais fait adopter par une famille? Et d’ailleurs combien d’enfants ont connu un vrai destin depuis que nous sommes là, hein? » demande t’il à son frère d’infortune qui dessine inlassablement des avions dans l’espoir que l’un d’eux l’arrache un jour à sa condition. Le petit orphelin se forgera pourtant un destin et les coups de cravache du directeur n’y pourront rien. Fuyant la révolution socialiste et « les cours de conscientisation« , Petit Piment s’aventure bientôt dans la cour des grands. Sur les marchés de Pointe Noire, l’enfant élevé dans les préceptes de la religion catholique multiplie les larcins, trop heureux de voler des mobylettes et de « détrousser les Blancs du centre ville« . Bientôt lassé de jouer au Robin des Bois tropical, il trouve refuge chez les « bordèles » et un peu de réconfort auprès de Maman Fiat 500 personnage emblématique de ce roman.
Sous l’égide de cette maman d’adoption qui règne sur un harem de filles aux pagnes multicolores, Petit Piment renonce à sa vie d’errance, cultivant son jardin, et en particulier ses épinards. Il y a, à n’en pas douter, du Candide en Petit Piment. Le onzième roman d’Alain Mabanckou n’a pourtant rien d’un conte moraliste. Haut en couleurs et faussement naïf, il est un hommage à ces errants de la Côte sauvage qui, pendant un séjour de l’écrivain à Pointe- Noire, lui racontèrent leur vie. Mais plus encore à ce Petit Piment qui devenu grand n’aura de cesse d’imaginer des histoires. Un personnage attachant « qui tenait à être un personnage de fiction, parce qu’il en avait assez d’en être un dans la vie réelle » à qui l’auteur dédie ce livre.
Son héros dont le prénom signifie en lindalais « Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir né sur la terre des ancêtres« , Moïse pour les intimes, loin de se laisser abattre par la double tragédie qui préside à sa naissance va en tirer une extraordinaire vitalité. A l’orphelinat de Loango où il passera ses treize premières années, Moïse, surnommé Petit Piment va faire les 400 coups oubliant ainsi le drame de sa vie. « Si nous étions aussi exceptionnels comme enfants, pourquoi on ne nous a jamais fait adopter par une famille? Et d’ailleurs combien d’enfants ont connu un vrai destin depuis que nous sommes là, hein? » demande t’il à son frère d’infortune qui dessine inlassablement des avions dans l’espoir que l’un d’eux l’arrache un jour à sa condition. Le petit orphelin se forgera pourtant un destin et les coups de cravache du directeur n’y pourront rien. Fuyant la révolution socialiste et « les cours de conscientisation« , Petit Piment s’aventure bientôt dans la cour des grands. Sur les marchés de Pointe Noire, l’enfant élevé dans les préceptes de la religion catholique multiplie les larcins, trop heureux de voler des mobylettes et de « détrousser les Blancs du centre ville« . Bientôt lassé de jouer au Robin des Bois tropical, il trouve refuge chez les « bordèles » et un peu de réconfort auprès de Maman Fiat 500 personnage emblématique de ce roman.
Sous l’égide de cette maman d’adoption qui règne sur un harem de filles aux pagnes multicolores, Petit Piment renonce à sa vie d’errance, cultivant son jardin, et en particulier ses épinards. Il y a, à n’en pas douter, du Candide en Petit Piment. Le onzième roman d’Alain Mabanckou n’a pourtant rien d’un conte moraliste. Haut en couleurs et faussement naïf, il est un hommage à ces errants de la Côte sauvage qui, pendant un séjour de l’écrivain à Pointe- Noire, lui racontèrent leur vie. Mais plus encore à ce Petit Piment qui devenu grand n’aura de cesse d’imaginer des histoires. Un personnage attachant « qui tenait à être un personnage de fiction, parce qu’il en avait assez d’en être un dans la vie réelle » à qui l’auteur dédie ce livre.
Petit Piment – Alain Mabanckou – Seuil
Lire un extrait.
Entretien avec Alain Mabanckou.
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