« Tu t’appelais Maria Schneider » de V. Schneider: en finir avec Le dernier tango
La journaliste et romancière Vanessa Schneider, lauréate du Prix Geneviève-Moll, consacre un récit bouleversant à son illustre cousine et poursuit son exploration de la famille.
Quand on lui demandait ce qu’elle aurait aimé faire, l’actrice Maria Schneider répondait sans hésiter « dessiner, devenir peintre ». Ce qu’elle fera parfois avant d’être happée par le cinéma. Son père Daniel Gélin lui donnera le goût du septième art en l’emmenant avec lui sur les tournages. Alain Delon fera en sorte qu’elle décroche son premier cachet.
En 1970, le cinéaste Bernardo Bertolucci l’engage pour Le dernier Tango à Paris. Elle a dix-neuf ans. Sa mère est obligée de signer une décharge pour qu’elle obtienne le rôle. Le film sort le 15 décembre 1972 et devient aussitôt un objet de scandale. Pour Maria Schneider, il restera ce par quoi tout commence et tout finit. « En quelques semaines, tu es devenue célèbre dans le monde entier, pour un rôle qui, tu le pressens, sera le linceul de tes rêves », écrit Vanessa Schneider de sept-ans plus jeune que cette cousine à qui elle s’adresse ici à la deuxième personne. Cette cousine dont elle ne comprenait pas alors les sautes d’humeur, le comportement décalé, les disparitions soudaines qui ne faisaient qu’alimenter la fascination tendre et morbide qu’elle éprouvait pour elle.
En 1970, le cinéaste Bernardo Bertolucci l’engage pour Le dernier Tango à Paris. Elle a dix-neuf ans. Sa mère est obligée de signer une décharge pour qu’elle obtienne le rôle. Le film sort le 15 décembre 1972 et devient aussitôt un objet de scandale. Pour Maria Schneider, il restera ce par quoi tout commence et tout finit. « En quelques semaines, tu es devenue célèbre dans le monde entier, pour un rôle qui, tu le pressens, sera le linceul de tes rêves », écrit Vanessa Schneider de sept-ans plus jeune que cette cousine à qui elle s’adresse ici à la deuxième personne. Cette cousine dont elle ne comprenait pas alors les sautes d’humeur, le comportement décalé, les disparitions soudaines qui ne faisaient qu’alimenter la fascination tendre et morbide qu’elle éprouvait pour elle.
Une enfant cabossée
Longtemps Vanessa Schneider a conservé les coupures de presse consacrée à l’actrice de la famille, puis elle a écrit ce livre dont la nécessité s’entend à chaque ligne. Pour en finir sans doute avec ce Tango qui a signé la perte de l’actrice. Avec cette scène de sodomie tristement célèbre. Pour dire aussi la culpabilité d’une famille, la sienne, qui a longtemps hébergée cette enfant de la balle mais n’a pas toujours su ou voulu ou pu la retenir. « Combien de fois à la maison nous sommes-nous sentis apaisés par tes silences et tes disparitions? »
Loin des clichés, Vanessa Schneider brosse le portrait d’une enfant cabossée par la vie que le cinéma a fini de détruire. Mais aussi en creux, celui d’une famille pas comme les autres qu’elle ausculte de livre en livre: « Cette famille où la folie et le malheur ne sont jamais très loin. »
Au sein de laquelle Maria brille telle une héroïne sacrificielle.
Loin des clichés, Vanessa Schneider brosse le portrait d’une enfant cabossée par la vie que le cinéma a fini de détruire. Mais aussi en creux, celui d’une famille pas comme les autres qu’elle ausculte de livre en livre: « Cette famille où la folie et le malheur ne sont jamais très loin. »
Au sein de laquelle Maria brille telle une héroïne sacrificielle.
Grasset – 256 pages
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Illustration de l’article : © Jean-François Paga/Grasset
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